On ne s’ennuie pas avec Philomène Nanema. Elle a toujours une histoire à raconter pour faire rire. Jeune humoriste burkinabè, son métier est le plus beau au monde selon elle.
Qu’est-ce que ça fait d’être femme humoriste ?
(Rires) Ça me fait énormément plaisir de faire ce que j’aime. L’humour, je l’adore. Et en tant que femme, le plaisir est double, parce que je peux dire certaines choses à haute voix dans un esprit humoristique pour dénoncer les maux de la société. Par exemple, quand je parle de l’excision, ou des violences faites aux femmes, ou le mariage forcé, le message peut être plaisant mais dans le fond c’est pour interpeller ou dénoncer.
Vivez-vous uniquement de ce métier ?
Oui. Je vis de mon métier de comédienne parce-que je n’ai pas le temps pour faire autre chose. Je ne mène pas d’autres activités. Je fais du théâtre, du cinéma et je suis humoriste. Je vis que de cet art.
Est-ce facile de faire rire ?
(Rires) On sait tous qu’il n’est pas facile de faire rire. C’est même compliqué mais si c’est ton travail, c’est ton travail. Et quand on constate que le public n’est pas capté par la prestation, j’improvise ou je sors les dernières réserves parce qu’il y en a toujours. Mais bon, par la grâce de Dieu, ça se passe bien la plupart du temps.
Quel est le regard de la société burkinabè sur les femmes humoristes ?
Le regard est positif et encourageant. Le public burkinabè adore l’humour. Il aime surtout le travail bien fait. Et nous aussi on fait tout pour mériter leur confiance. On écoute leur critique et on s’améliore à chaque fois pour toujours leur faire plaisir.
Si c’était à reprendre, embrasserez-vous cet art ?
Oui oui, si c’était à refaire je n’allais même pas hésiter. C’est le métier le plus beau au monde.
Encouragez-vous une fille à s’intéresser à l’humour au Burkina ?
J’encourage toutes celles qui veulent se lancer à ne pas hésiter. Je le dis à chaque fois. Je ne cesse de le répéter, il y’ a de la place pour tous. On a de plus en plus de scènes de théâtre et d’humour. Il faut dire que je reçois assez de messages de filles qui veulent se lancer, mais elles ont peur, elles hésitent beaucoup. Je les comprends parce-que ce n’est pas simple, mais en même temps je ne cesse de les encourager.