Le Burkinabè Boukary Sawadogo a été désigné comme faisant partie des meilleurs professeurs du système universitaire de City University of New York, le 19 avril dernier. Cette reconnaissance aura une incidence positive sur sa carrière, selon le lauréat.
Il y a 6 ans, Boukary Sawadogo n’imaginait pas être honoré par le système universitaire aux Etats-Unis. Ce 19 avril, il est désigné comme l’un des meilleurs enseignants des 24 universités de l’Etat de New-York. Une fierté pour le Burkinabè qui ne cache pas sa surprise. « Je ne l’imagine pas » dit-il. « Un jeune burkinabè qui arrive aux Etats-Unis où la concurrence et la compétition sont féroces dans tous les domaines autour d’un cocktail de meilleurs talents du monde, il fallait redoubler d’efforts pour d’abord se faire une place », fait-il savoir. En 2015 quand il arrive dans ce pays, il n’a qu’un seul rêve: poursuivre ses études en cinéma. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
La distinction, il dit l’accueillir avec humilité. Mais pour autant, il n’oublie pas les sacrifices consentis au travail, l’abnégation avec laquelle il dit accomplir son travail au quotidien. « Je mesure les attentes: continuer à me performer et maintenir la dynamique de ce que j’ai déjà accompli », dit-il. Selon le lauréat, le prix est avant tout un symbole. Il a la ferme conviction que son pays le Burkina Faso et l’Afrique regorgent bel et bien des compétences et des talents qui n’ont rien à envier aux intellectuels des autres continents. Cela, poursuit-il, peut contribuer à changer la perception et le discours sur le continent africain.
De la rigueur pour l’excellence
Boukary Sawadogo dit ne pas avoir une particularité en matière de pédagogie qui puisse le distinguer des autres professeurs. Son astuce : la rigueur et l’excellence. « Ceux qui me connaissent ou suivent mes travaux académiques vous diront que je fais preuve d’excellence dans le nombre et la qualité de mes productions intellectuelles (livres, chapitres d’ouvrage et articles) », témoigne-t-il.
Il ajoute que ses proches voient en lui, un des jeunes leaders dans le champ des études africaines et des études cinématographiques africaines. Enseignant-chercheur, Boukary est un homme orchestre: réalisateur, écrivain, promoteur de festival de cinéma au Burkina Faso. « Le fil conducteur ici est de se mobiliser autant sur le campus qu’en dehors des facultés sur des questions contemporaines, à l’aide d’outils modernes d’initiative et d’implémentation », fait-il savoir.
Le cinéma burkinabè peut mieux faire !
En comparaison avec certains pays ouest-africains comme le Sénégal, le cinéma burkinabè est en recul, regrette Boukary Sawadogo. « Et même ramené à lui-même sur son propre échelle historique, l’âge d’or du cinéma burkinabè se situe entre les années 1980 et 2000 », constate le réalisateur et promoteur de festival de cinéma.
Cela, ne veut toutefois pas dire, ajoute-t-il, qu’il n’y a pas de talents actuellement, c’est simplement qu’ils ne se sont pas encore exprimés à la mesure de l’étendue de leur potentiel. Boukary Sawadogo dit travailler actuellement à l’implémentation d’initiatives dans les domaines du cinéma et de l’éducation dans son pays.