Médias en ligne au Burkina: avenir indécis
De jeunes journalistes promoteurs de médias optent pour la WebTV

Médias en ligne au Burkina: avenir indécis

Au Burkina Faso, de jeunes journalistes sont parallèlement  promoteurs de web télévision ou télévision en ligne. Bien que convaincus que la web tv est la télé de l’avenir, ces derniers déplorent néanmoins l’absence d’un model économique rentable. 

 
Sharaph Coulibaly, Mariam Tougouma, Albert Nagreogo, Jean Paul Ouédraogo, sont tous convaincus : la Web TV a un avenir promoteur au Burkina Faso malgré un taux de connectivité faible. De plus, avancent-ils, le public cible n’est pas forcément que local car le numérique réunit aujourd’hui le monde entier.

Dans les locaux d’Actuel Média, une web tv, une équipe de 6 jeunes journalistes s’activent ce vendredi 30 avril. Ils doivent enregistrer une émission sur l’environnement. « Nous avons plusieurs rubriques comme femme battante, question de droit, politique, société, environnement etc. Chaque journaliste a au moins une rubrique qu’il présente », explique Sharaph Coulibaly, le promoteur. Actuel Média a peu d’abonnés présentement sur les réseaux sociaux. Ils sont 300 sur Youtube et 7000 sur Facebook, en 12 mois d’existence.

Après cinq ans de léthargie, Jean-Paul Ouédraogo, précédemment journaliste à Africa24 relance Zissaya TV, une télévision en ligne à vocation panafricaine. « Notre choix s’inscrit dans cette nouvelle approche qui est qu’en 2021, le concept de la télé qui trône au salon est révolu. Nous avons rêvé d’une plateforme accessible 24h/24 et qui puisse nous permettre de promouvoir l’image d’un Burkina qui se transforme au quotidien et d’une Afrique qui se développe malgré le contexte sécuritaire difficile », argumente le jeune promoteur. Mariam Tougouma, promotrice de Notre Actu, une autre web tv est convaincue de la viabilité de ce type de support média pour le futur. « Quand on prend l’option web tv il ne faut pas restreindre ses ambitions aux seuls Burkinabè que nous sommes. Le digital, le numérique, l’intérêt c’est l’avenir… On ne pourra rien faire, sans ce type de supports, dans quelques années », dit-elle convaincue.

 

Quid d’un modèle économique ?

L’une des difficultés que présente ce type de média est la définition d’un modèle économique clair selon Albert Nagreogo, promoteur de Libre info, médias en ligne avec une rubrique dédiée à la web tv. « Nous n’avons pas de modèle économique. Nous proposons nos services aux ONG et associations qui sont généralement intéressées par des productions », explique-t-il. Les promoteurs de Notre Actu, Actuel media et Zissata TV n’ont pas non plus une vision claire d’un modèle économique. Leur espoir : les annonceurs et les productions commandées. « C’est l’innovation, la qualité du contenu, la pertinence des thèmes, et le process éditorial qui feront roi », reconnaissent ces jeunes promoteurs de web tv au Burkina Faso.

Ils souhaitent par ailleurs un renforcement du contrôle de la part du Conseil supérieur de la communication notamment sur la création d’un média. Ces jeunes promoteurs de web tv sont persuadés que cela permettra d’améliorer la crédibilité des médias dans un univers médiatique saturé surtout par de nombreuses pages Facebook d’information.