Presque deux mois après son inauguration, la gare routière internationale de Ouagadougou reste fermée. En attendant d’aménager, certains conducteurs s’inquiètent de nouvelles taxes et de la « concurrence déloyale » en perspective avec certaines sociétés de transport.
Autour de la gare routière internationale de Ouagadougou, plus connue sous le nom de Gare Ouaga inter, toujours flambant neuve, des taxis attendent des passagers. Des minibus communément appelés « dinans », marquent un arrêt, prennent des passagers et continuent leur route. A l’intérieur, c’est le calme plat. Aucun car, aucun minibus n’est visible. Inaugurée le 8 avril 2021 par le président Roch Kaboré, la gare n’est toujours pas fonctionnelle.
A environs un km de là, au côté Ouest, l’ « ancienne gare routière » grouille du monde, l’ambiance est différente. Les véhicules se fraient avec difficultés pour accéder à la gare. A l’intérieur, certains, stationnés, attendent l’heure de départ pour embarquer les clients. D’autres se préparent à prendre la route, harcelés parfois par des vendeuses de fruits ou d’eau.
Ils n’ont toujours pas rejoint la nouvelle gare comme Hamed, conducteur de 27 ans. Le jeune homme dit attendre le déménagement mais craint les nouvelles conditions pour accéder au site. « Ils disent que nous allons payer 2500 francs CFA comme taxe de stationnement par jour en plus des frais de sortie qui est de 1000 francs CFA. Si c’est comme ça, chacun va garer son véhicule à la maison », affirme Hamed avec inquiétude mais sur un ton d’humour.
« Il reste seulement quelques travaux »
Le jeune conducteur dit reprocher l’absence de communication des associations de transporteurs pour dissiper les rumeurs concernant le déménagement. Selon Hamed, en plus de la taxe de stationnement et des bons de sortie, il faut compter avec les tracasseries policières.
Un autre conducteur Issa Nikièma, 31 ans, dit désapprouver certaines nouvelles mesures. « Ce qui me dérange concernant cette nouvelle gare, c’est qu’on dit que nous devons la partager avec les sociétés de transport. Pour moi, ce serait une concurrente déloyale contre nous qui conduisons les « dinans », regrettent Nikièma. Il trouve la nouvelle gare plus petite que l’ancienne.
Moumouni Nombré, 1er vice-président de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) de Ouaga Inter rassure : « Il n’y a aucun problème. Il reste seulement quelques travaux. Par exemple, ils sont en train d’aménager le parking. En plus, il y a le marché à bétail à proximité qui devrait aussi déménager ». Moumouni Nombré assure qu’il n’y aura aucune nouvelle taxe ni d’augmentation du prix du transport. Le seul problème, de son point de vue, reste la fermeture des frontières du fait de la Covid-19 qui a ralenti les activités des transporteurs burkinabè.