Champion du Burkina Faso depuis le dimanche 21 juin 2021, le cycliste burkinabè Paul Daumont, 23 ans, a confirmé son nouveau statut de roi du cyclisme burkinabè.
Imaginez un visage toujours éclairé d’un sourire jovial. Vous avez Paul Daumont, le cycliste burkinabè. Au sein de l’AS Bessel, il est considéré par ses coéquipiers comme un « redoutable sprinteur ». Lorsque le peloton s’approche, compact et frénétique, et que Paul Daumont se faufile parmi les leaders, la tension monte. A ce moment précis, Bougouma, surnommé « Jeune premier » et maître de cérémonie lors des courses cyclistes, l’affirme sans équivoque : « Vous ne pouvez plus rien faire. Il va remporter la course ».
Mais Paul Daumont ne se contente pas d’être un sprinteur exceptionnel. Il est aussi un rouleur chevronné, capable de guider ses coéquipiers dans les moments importants. Il a démontré ses qualités de rouleur lors du Tour du Faso 2019. Aux côtés de l’équipe du Burkina Faso, il a mené la tête de la course, ouvrant la voie pour ses coéquipiers Abdoul Aziz Nikièma et Mathias Sorgho.
Classé parmi les 10 meilleurs cyclistes africains en 2020, Paul Daumont ancien pratiquant de Vélo tout terrain (VTT), a confirmé son statut de champion en 2021 en remportant le Tour du Bénin, deux étapes du Tour du Cameroun et le titre convoité de championnat national le dimanche 20 juin 2021 sur l’avenue Charles de Gaules de Ouagadougou. Mais, le jeune champion assume ce statut avec la modestie qui lui est reconnue.
« Je suis venu dans un club de Ouaga dans l’objectif de remporter le championnat. On le voit au fil des années depuis que je suis arrivé en 2019, la progression est continue. Je suis content dans cette équipe avec des coéquipiers qui me soutiennent beaucoup », soutient Paul Daumont, médaillé de bronze des moins de 23 ans aux championnats d’Afrique de cyclisme.
« Il a une bonne lecture des courses »
D’une mère centrafricaine et d’un père français, Paul Daumont a débuté une carrière de cyclisme tardivement. Il le rappelle souvent : « J’ai commencé par hasard. J’ai essayé le vélo avec ma première équipe de l’AS SIFA. Ils m’ont donné du matériel et fait participé aux différentes compétitions à Ouagadougou. Finalement, j’ai pris le goût ». A la recherche d’une équipe solide pour progresser, il signe à l’AS Bessel, club de Ouagadougou en 2019. Il remporte le championnat du Burkina Faso des moins de 23 ans et le Tour de Côte d’Ivoire.
Le directeur technique de la Fédération burkinabè de cyclisme (FBC) Martin Sawadogo place beaucoup d’espoir en lui: « Il a une bonne lecture des courses. C’est quelqu’un qui aime le vélo. Tactiquement aussi, il reçoit très bien les consignes des entraîneurs ».
Avoir un club de haut niveau
Paul Daumont, qui continue ses études à l’Institut africain de management (IAM) a pour modèle le Slovaque Peter Sagan. Comme lui, il rêve de disputer le Tour de France, considéré comme la plus grande compétition cycliste. Il en est capable s’il est soutenu selon Martin Sawadogo. « C’est possible parce qu’il est déjà qualifié pour participer aux Jeux mondiaux depuis 2019. Il a marqué des points. Il appartient au pays lui permettre d’avoir un club de haut ».
Le prochain objectif de Paul Daumont est désormais le Tour du Faso 2021 pour lequel il rêve de s’imposer et devenir le troisième burkinabè après Jérémie Sawadogo et Abdoul Wahab Sawadogo a remporté le championnat et le Tour du Faso la même année. En attendant, il doit préparer les Jeux olympiques pour lequel il est le premier cycliste burkinabè à y participer.