Des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) de Kaya déplorent leurs conditions de traitement. Manque d’équipements, retard dans le paiement des primes d’engagement, manque de dotation en carburant et de crédit de communication…la liste des problèmes est longue. Certains ont fini par fuir leur village pour rejoindre les villes.
Trois volontaires pour la défense de la patrie (VDP) aux regards apeurés et visiblement fatigués viennent de rejoindre Kaya. Ils disent avoir fui leur village. Ces volontaires pour la défense de la patrie déplorent leurs mauvaises conditions de traitement qui impactent les résultats sur le terrain de la lutte contre le terrorisme.
« Chaque VDP dispose d’une arme et deux chargeurs de 25 balles chacun. Cela est insignifiant par rapport à l’arsenal des terroristes. Nous n’avons, par exemple pas de matériels roulants, nous n’avons pas de dotation en carburant, ni de crédits de communication », explique l’un des volontaires. Le manque d’accompagnement selon eux entache leur engagement et leur volonté à défendre la patrie. « Nous nous sommes engagés volontairement mais présentement nous avons le sentiment d’être abandonnés et trahis », regrette l’un d’eux.
En plus d’être sous-équipés, ces VDP disent vivre une angoisse constante. Ils sont obligés de se retrancher dans les grandes villes pour échapper à la furie des terroristes. Depuis un certain temps, ils sont devenus la cible privilégiée des terroristes du fait de leur engagement auprès des forces de défense et de sécurité. « Nous ne pouvons plus aller en brousse, nous ne pouvons plus circuler. Certains ont aujourd’hui peur et se cherchent. Si nous avions su que la situation allait être comme celle que nous vivons présentement, je pense que beaucoup n’allaient pas s’engager » explique un des VDP sous couvert d’anonymat.
La collaboration entre VDP et FDS se fragilise
« Au début, la collaboration était parfaite avec les forces de défense et de sécurité. Avec le temps les choses ont changé. Quand nous détectons la présence de groupes terroristes, les FDS nous défendent de les attaquer tant qu’ils ne nous attaquent pas’’ témoigne un des trois VDP. Cette stratégie des fds contrarie les VDP dans la lutte contre le terrorisme, regrettent certains d’entre eux. Éloignés de leur village sans vivres, ni revenus, ces VDP disent attendre désespérément l’aide promis par le gouvernement.
Le président du Faso Roch Kaboré dans son adresse à la Nation, le dimanche 27 juin s’est engagé à revoir « la doctrine d’emploi des volontaires pour la défense de la patrie ».