Le Burkina Faso vit une situation socio-économique difficile ! Cela se ressent dans le panier de la ménagère qui se retrouve vide, avec en toile de fond une augmentation du prix de certaines denrées. Un tour dans des marchés permet de constater l’inflation sur les prix.
Alignées, chacune avec son étal de légumes, soit sur des tables, souvent aussi sur de simples plastiques. D’un marché à l’autre, Benogo ou Nabi Yaar, c’est le même spectacle ! Les vendeuses appellent chaque passant vu comme un client, vantant leurs produits. Cette ambiance se mêle aux voix des clients, en majorité des femmes, qui discutent les prix des articles.
Une routine quotidienne qui ne laisse pas présager de la dureté de la vie. En effet, le panier de la ménagère est vide et au fond c’est l’inflation ! Tout est cher disent les clients et les vendeuses de légumes le reconnaissent.
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L’étudiant Oumarou Diallo venu faire le marché avance qu’il faut au moins 4000 F CFA comme popote pour faire un bon plat. Alix Bani, elle, trouve qu’il faut au minimum 3000 F CFA. « Pour faire une sauce, il faut au moins 3500 F CFA alors qu’on nous donne 1500 F CFA pour la popote. Les 3500 F CFA c’est pour préparer la nourriture d’une journée, demain il faut qu’on paie encore » se plaint une ménagère. A l’unisson, tous les clients dans les différents marchés de Ouagadougou disent que « tout est devenu cher ».
Une gousse d’oignon fait 50 F CFA
Alix Bani, la quarantaine, venue faire le marché au pas de course à Nabi Yaar, confie que les prix des articles sont passés du simple au double et parfois même plus : « (…) Ce qu’on payait avant à 100 F CFA, aujourd’hui c’est 250 ou 300 F CFA ». Même son de cloche avec Oumarou Diallo. A l’en croire, quatre gousses d’oignons valent 200 F CFA. « C’est comme si la gousse d’oignon fait 50 F CFA. Alors qu’avant avec 200 F CFA on pouvait avoir huit gousses d’oignon. La tomate aussi c’est pareil. La plupart des condiments a augmenté », a-t-il affirmé, les yeux rivés sur l’étal de la vendeuse, et continuant de choisir les tomates, les plus grosses et bien mûres pour sa sauce.
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Sur les raisons, les vendeuses du marché de Benogo sont sur la même longueur d’onde que celles de Nabi Yaar. Fati, qui vend les légumes depuis plus de 10 ans, raconte que les agriculteurs qui leur fournissent les légumes se plaignent du prix des engrais. Elle dit faire son marché à Loumbila, Kombissiri, Ziniaré où elle achète en gros pour revenir vendre en détail.
Habiba Kanazoé qui s’approvisionne à Nagbangré ou à Kombissiri, juge les condiments coûteux cette année. « Les prix ne diminuent pas », avance-t-elle se plaignant de l’écoulement des condiments qui est lent.
La concurrence de la tomate venue d’ailleurs
Cela entraine le pourrissement des légumes, causant de grosses pertes aux vendeuses. Également, elles pointent un doigt accusateur la tomate venant d’ailleurs qui fait de la concurrence, les obligeant à baisser les prix de la tomate locale.
Dans son analyse de la situation, Awa Koanda, plus de la quarantaine, qui vend les condiments depuis près de 20 ans, reconnait que c’est la période des légumes frais, « mais avec l’insécurité les cultivateurs ont fui donc c’est compliqué », a-t-elle expliqué pour justifier le coût élevé des condiments.
Boureima Dembélé