De jeunes athlètes handicapés demandent plus d’attention de la part des autorités sportives pour réaliser de meilleurs résultats. Travaillant dans des conditions difficiles, ils déplorent le manque de soutien, voire de considération du gouvernement.
Sur un terrain nu du Centre omnisport des Etalons (COMET), un groupe d’athlètes, tous en situation de handicap s’entraînent sur un terrain nu, avec du matériel de fortune. Ces athlètes, dont deux représentent le Burkina Faso aux Jeux paralympiques, auraient souhaité s’entraîner dans un espace adapté. Mais, la fermeture du Stade du 4 août de Ouagadougou pour des travaux ne le permet pas.
Des conditions inappropriées pour s’entrainer
Résident à Dédougou à près de 250 km de Ouagadougou, Aimé, 25 ans, trouve les conditions de travail plus difficiles en province. « Au village, il n’y a rien. Ce sont des cailloux ou des bidons que nous alignons pour pouvoir nous entraîner », affirme d’un ton indigné Aimé, athlète amputé d’un bras. Lorsque du matériel est disponible, le handicap n’est pas pris en compte, déplore Rainatou , handicapé visuelle : « Souvent, nous arrivons pour des compétitions ou pour nous entraîner mais le terrain n’est pas adapté. Par exemple je suis malvoyante et lorsque j’arrive, je constate que c’est à moi de m’adapter à mon environnement ».
Le découragement
En plus du manque de matériels, les athlètes handicapés se disent oubliés par les autorités sportives du Burkina Faso. « Souvent, quand nous sommes à des regroupements, ce sont les entraîneurs qui nous achètent à boire ou bien nous cotisons nous-mêmes pour acheter de l’eau », regrette Fernand. A cela, il faut ajouter de la mauvaise foi selon Ousmane Sawadogo, également amputé d’un bras : « Parfois le matériel est là mais, certains encadreurs refusent de le mettre à notre disposition alors qu’on ne peut pas progresser sans un bon matériel ».
Plus de considération pour les athlètes valides ?
Pour ces athlètes, les sportifs valides bénéficient de plus d’attention que les personnes handicapées. Qualifié pour les Jeux paralympiques, Ferdinand dit ne pas sentir la même ferveur que celle accordée aux personnes valides en compétition aux Jeux olympiques de Tokyo. « On ne peut pas faire le sport sans manger, sans boire. Souvent, tu as envie de faire le sport mais après si tu n’as rien à manger, tu veux mais tu ne peux pas t’engager », regrette Fernand.
Ces athlètes handicapés souhaitent que le handisport bénéficie de la même considération pour les disciplines pratiquées par les personnes valides.