Après sa médaille de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo, l’athlète Hugues Fabrice Zango reprend la compétition. Mais avant le retour à la compétition, le premier médaillé olympique burkinabè est revenu sur des œuvres qu’il prévoit en faveur des jeunes au Burkina Faso.
Quel bilan faites-vous de votre séjour au pays après la première médaille olympique du Burkina que vous avez remporté à Tokyo ?
J’ai pu accomplir ce que je voulais faire pour le Burkina Faso. A Tokyo, je voulais une médaille d’or mais j’ai pu rendre les Burkinabè heureux avec une médaille de bronze. Elle est belle et comme le disent les Burkinabè, c’est une médaille qui vaut de l’or.
Vous avez mené des œuvres sociales au Burkina. Qu’est ce qui explique cet engagement, notamment en faveur des jeunes ?
J’ai toujours été guidé par plusieurs valeurs notamment le mérite. On ne peut pas toujours compter sur la chance. J’ai été touché par tous ces élèves qui ont fait des études et qui ont eu un parcours, à peu près, similaire au mien. Donc, j’ai voulu les encourager à travers des dons modestes. En plus, le Burkina Faso est en proie au terrorisme. Il nous faut tous contribuer à l’effort de guerre pour soutenir les personnes qui souffrent en attendant que les forces de défense et de sécurité gagnent cette guerre contre le terrorisme.
Aujourd’hui, vous êtes un modèle pour des jeunes…
C’est vraiment un plaisir de voir des jeunes s’identifier à moi, à mon parcours. Je souhaite qu’il fasse mieux que moi. Je suis une personne très ouverte et justement je suis disponible pour partager mon expérience avec ces jeunes. Toutes les campagnes qu’on mènera plus tard vont motiver les jeunes à toujours se surpasser. Cela prouve que ce que je fais ne tombera pas dans les oubliettes.
Des jeunes veulent s’identifier à vous mais, ils ne disposent pas d’infrastructures sportives pour faire comme vous. Comment peuvent-ils exceller dans ce contexte ?
Je reconnais que la situation n’est pas rose au Burkina Faso. Le stade est fermé. Mais, on n’est pas obligé d’avoir un centre international de haut niveau comme l’INSEP (ndlr, l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance en France) pour produire des athlètes. Même sauter dans la terre peut aider des jeunes à réaliser 15 ou 16 mètres de performance. Même quand le Stade 4 août de Ouagadougou n’était pas fermé, nos conditions ne nous permettaient pas d’avoir des sauteurs de 16 mètres. C’est un déficit qu’il faut combler. J’ai sauté les 16m j’étais aux portes du haut niveau. Cela m’a beaucoup facilité la vie.
Quels sont vos prochains défis ?
Je vais beaucoup m’engager pour promouvoir des actions en faveur des jeunes. J’ai fait quelques dons aux meilleurs élèves. Ce n’est que le premier volet. Je vais m’engager au profit de la jeunesse pour le développement de notre pays. Par rapport au sport, je vais continuer de produire des résultats pour que la jeune génération continue de croire en ce que je dis. Les actes parlent plus que les paroles. Et si tu joins l’acte à la parole, tu auras plus d’impact au niveau de la société. Je vais me donner à fond au sport pour que les jeunes aient un repère.