Des jeunes réfugiés urbains racontent leur quotidien fait de misère et de souffrance au Burkina. Certaines femmes affirment recourir à la prostitution pour survivre.
En 2013, lorsque Mariam arrivait à Ouagadougou, elle ne s’imaginait jamais faire « le plus vieux métier du monde » : la prostitution. Titulaire d’une licence, Mariam affirme être obligée se de prostituer pour nourrir son fils. Cette jeune centrafricaine de 32 ans a fui la guerre dans son pays. En plus d’être harcelée sexuellement dans les nombreux boulots qu’elle a pu obtenir, Mariam soutient n’avoir jamais perçu son salaire.
« Sans vous mentir, je sors la nuit pour aller chercher un peu d’argent. Parce que si je reste à la maison je ne peux pas payer la maison, et qui va nourrir l’enfant ? Si je gagne au moins 2000 F CFA ou 5000 F CFA, là je sais que l’enfant peut avoir de quoi manger. J’ai épuisé tous les recours, j’ai cherché du travail. Je sais que c’est difficile, c’est la guerre sinon moi je n’ai pas choisi d’être réfugiée», confie-t-elle.
Le HCR pointé du doigt
Plus de 880 réfugiés urbains, selon les derniers chiffres officiels, vivent au Burkina dans la précarité. Abandonné à leurs sorts, certains gardent l’espoir de décrocher un emploi comme Christophe Salumu. Père de quatre enfants, il est à la recherche d’un emploi depuis 2007, mais son statut de réfugié est un obstacle. « Quand je pars chercher du travail dans les sociétés de gardiennage, lorsque je montre ma carte, on me dit qu’on ne peut pas recruter un réfugié », raconte-t-il l’air abattu.
Mariam, Christophe et bien d’autres jeunes réfugiés accusent le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés de les avoir délaissés.