Le procès de l’assassinat de l’ancien président du Faso Thomas Sankara s’est ouvert le lundi 11 octobre à Ouagadougou. Ce procès est un moment d’espoir pour des jeunes qui espèrent entendre la vérité et voir les coupables condamnés.
Au côté Est de la salle des banquets de Ouaga 2000 en plusieurs groupes de jeunes à l’ombre des quelques rares arbres du coin discutent. Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara se tient à quelques mètres de là. Le sujet central des discussions concerne le procès. André Toé, la quarantaine, ne voulait à aucun prix manquer l’ouverture de ce procès. Mais le jeune homme n’a pas eu accès à la salle. « J’ai été pionnier de la révolution (ndlr. Structure de jeunes musiciens âgés entre 5 et 12 ans qui accompagnaient le président Sankara) quand Thomas Sankara était président. Je devais être là pour entendre la vérité », explique le jeune homme sans amertume.
Blaise Compaoré absent
Malgré tout, cette date reste un jour historique pour André Toé : « Je suis fier que ce procès ait lieu aujourd’hui. Cela doit servir de leçon à tous ceux qui assassinent les leaders des masses populaire ». Le camp de l’ancien président Blaise Compaoré, principal accusé, chassé du pouvoir en octobre 2014, dénonce un « procès politique ». André réfute cet argument: « J’ai foi en la justice militaire, de mon pays depuis les évènements des 30 et 31 octobre 2014 (Ndlr. insurrection populaire qui mis fin au règne de Blaise Compaoré après 37 ans) les choses ont changé. C’est un procès pour la vérité et la justice ».
Seydou Ouédraogo, la trentaine a connu les œuvres de Sankara à travers les écrits. Il se dit apaiser par la tenue de ce procès : « 34 ans après son assassinat, on assiste à un début de procès. On est en train de voir le bout du tunnel. C’est un grand soulagement pour nous », se réjouit Seydou resté hors de la salle qui sert de palais. Le jeune homme espère revenir plutôt le lendemain.
Retransmettre le procès à la télé
Comme Seydou, Thierry Tionon voulait à tout prix suivre ce procès. « Nous sommes à l’heure du numérique et l’information est capitale. Tout le monde n’a pas accès au palais. Si c’était en direct à la télévision, tout le monde aurait pu suivre parce que c’est une affaire d’intérêt national », regrette Thierry.
Le 15 octobre 1987, le président Thomas Sankara a été assassiné ainsi que 14 autres de ses compagnons. En l’absence de Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré, considéré comme l’un des cerveaux de cet assassinat est bien présent au procès. L’épouse de Thomas Sankara, Mariam assiste également à ce procès.