Mamounata Nikiema, jeune réalisatrice burkinabè a, à son actif sept films dont trois longs métrages et 4 courts métrages. Auteure du film documentaire – l’odyssée d’Omar- en compétition à la 27e édition du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Passionnée de cinéma, l’histoire d’amour entre Mamounata et 7ème art dure depuis plus de 20 ans.
2010. L’année de décision. « Rien ne pouvait m’arrêter encore, sauf la volonté de Dieu. J’ai décidé de passer à l’action avec la création de la société de production audiovisuelle PilumKi », témoigne fièrement Mamounata Nikiéma. Pourtant, sa passion pour le cinéma nait en 1997 alors qu’elle était en classe de 3e. Après le baccalauréat, elle opte pour la faculté d’art et communication. Entre les études à l’université et le bénévolat dans des cinéclubs du Fespaco, la jeune réalisatrice décide de se lancer dans le cinéma. « À partir de la Maitrise en communication pour le développement, je suis allée me spécialiser en cinéma documentaire à l’université Gaston Berger à Dakar au Sénégal », explique la jeune réalisatrice.
‘’ L’odyssée d’Omar’’, un financement à 100% français
L’accès au financement au niveau national, un véritable obstacle au cinéma burkinabè, regrette l’auteur de l’odyssée d’Omar. Le film, fait-elle savoir, a été financé à 100% par l’Etat français. « C’est un film burkinabè dont la France a tous les droits. Pour dire qu’au niveau national, le projet n’a pas eu de soutien financier et cela joue énormément sur les projets des cinéastes burkinabè au niveau extérieur » ajoute-elle.
Le Burkina Faso ne dispose pas de fonds d’appui au cinéma et la jeune réalisatrice d’interpeller les autorités burkinabè à se réveiller. Elle cite entre autres pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Togo qui disposent d’un fonds et qui contribue aujourd’hui au rayonnement de leur cinéma. A ces difficultés financières, s’ajoutent les clichés sur les femmes.
Le cinéma, dure pour les femmes
« Le milieu est dure pour les femmes » rappelle Mamounata Nikiema pointant du doigt les nombreux préjugés dont elles font face. Ce qui démotive, regrette-elle, de nombreuses jeunes filles à embrasser les métiers du cinéma. Mais rassure-t-telle : « il faut avoir un certain sens de caractère pour s’imposer et se faire respecter. Dès qu’on s’engage dans ce milieu, il faut avoir des principes ».