Des organisations de la société civile et des médias ont été invités, par la Commission épiscopale Justice et Paix Burkina Faso (CJP-BF) à l’analyse autour des conflits fonciers au regard de leurs effets sur la cohésion sociale. C’était au cours d’un atelier le 26 octobre 2023 à Ouagadougou.
En plus de la situation sécuritaire préoccupante, le Burkina Faso fait face à des conflits liés au foncier. Des chiffres du rapport 2021 de l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires informent que 67,5% des conflits au Burkina Faso ont un lien avec le foncier. Le secrétaire général de la Commission épiscopale Justice et Paix du Burkina Faso (CJP-Burkina), l’Abbé Hermann Ouédraogo, déclare que « c’est une question épineuse qui a un impact majeur sur la cohésion sociale ».
Et sur le sujet, le chargé de programme FasoVeil, Babou Zio, pense que la cohésion sociale bat de l’aile au Burkina Faso, au regard du contexte national. Il explique qu’en prenant en compte les questions d’insécurité, de gestion des terres…, « la cohésion sociale est un domaine sur lequel il faut mettre le doigt pour y travailler ».
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Et c’est l’importance du projet « contribution des OSC et des médias au suivi citoyen des politiques foncières au Burkina Faso ». Selon les initiateurs, il sera mis en œuvre dans trois communes que sont Fada N’Gourma, Ouahigouya et Kampti retenues à partir de trois critères relatifs à l’évolution des conflits liés au foncier, l’accessibilité des communes du fait du contexte sécuritaire ainsi que la pression foncière suite au nombre de personnes déplacées internes de ces circonscriptions administratives et l’exploitation anarchique et artisanale des ressources minières.
La Commission épiscopale Justice et Paix qui fait partie des sept OSC sélectionnées dans le cadre du projet FasoVeil, à en croire les explications du Coordonnateur de la Fondation Hirondelle, Koudoussou Laourou, est accompagnée dans le cadre de ce projet qui entend d’abord faciliter une bonne compréhension des osc et hommes de médias et ensuite recueillir leurs observations et recommandations.
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Selon des chiffres de l’Enquête démographique et de santé 2015 (EDS 2015), plus de 80% de Burkinabè vivent d’activités liées au foncier comme l’agriculture et l’élevage. 75% de la main d’œuvre agricole est féminine. A côté de cela, la crise sécuritaire a provoqué un déplacement des populations dont des femmes et des jeunes, avec pour conséquence un besoin foncier sur les terres d’accueil. De ces données, les initiateurs du projet déduisent que la frange jeune et les femmes sont les plus concernés par les conflits fonciers. Selon eux, cela justifie une fois de plus les raisons d’être du projet qui devrait durer trois ans.
Boureima Dembélé