Au Burkina, la campagne agricole s’est caractérisée par un début précoce de pluies suivie une longue séquence sèche du 29 mai au 12 juin 2019. Pour Wendyamn Lazare Sawadogo, ingénieur climatologue à l’Agence nationale de la météorologie (ANAM), ces perturbations sont non seulement naturelles mais aussi liées aux changements climatiques.
Les agriculteurs burkinabè doivent s’attendre à peu de pluies cette saison par rapport à l’année passée selon l’Agence nationale de la météorologie.
‘’ La qualité de la saison agricole ne dépend pas de la quantité de pluies. C’est une question de répartition dans l’espace et dans le temps. 300 à 400 mm de pluies suffisent largement aux paysans quand c’est bien reparti », explique Lazare Sawadogo ingénieur climatologue.
Ces perturbations pluviométriques sont quelques fois naturelles ou liées aux changements climatiques selon l’ingénieur climatologue. Par exemple, précise-t-il : ‘’ quand une pluie tombe à Ouaga, la quantité tombée à l’aéroport n’est pas égale à celle qu’on va avoir à Somgandé’’.
Les changements climatiques, sont des modifications que les services météorologiques enregistrent sur au moins 30 à 40 ans, explique Lazare Sawadogo. ‘’A ce niveau au Burkina entre 1970 et 2018 on enregistre une augmentation de température de près de 0,5° à 0, 7°, ce qui est énorme en terme d’impact sur l’environnement, l’eau et l’agriculture’’ affirme M. Sawadogo.
Dans un tel contexte, le Burkina pourrait recourir à l’opération ‘’Saaga’’, qui vise à provoquer des pluies artificielles pour voler au secours des agriculteurs.
Pour l’ingénieur climatologue, cela peut être une alternative aux perturbations pluviométriques en saison pluvieuse. Malheureusement, poursuit-il, cette technique a été interrompue à cause du manque de moyens financiers.
En attendant, l’ingénieur recommande à tous l’adoption d’un comportement écologique pour amoindrir les effets des changements climatiques.