En plus des attaques terroristes qui ont débuté à partir de 2015 sur son sol, le Burkina Faso fait également face à une recrudescence des conflits communautaires. On en dénombre près de 5000 cas ces trois dernières années.
Les conflits communautaires ont la peau dure au Burkina Faso. Dans un nouveau rapport validé ce mardi 28 décembre par le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, on peut lire qu’entre 2018 et 2020, ce sont environ 4600 conflits communautaires qui ont été enregistrés sur le sol burkinabè. Dans le précédent rapport, les cas de conflits étaient de 3 931. Les conflits communautaires sont donc en hausse au pays des hommes intègres, ces trois dernières années.
Au regard des données de l’enquête, la nature ou le type des conflits communautaires varie d’une région à une autre, de même que la fréquence. En tout état de cause, les principaux conflits communautaires rencontrés au Burkina Faso sont des conflits entre agriculteurs et éleveurs, les conflits liés à la chefferie traditionnelle, les conflits inter et intra-religieux, les conflits inter-ethniques et les conflits fonciers. Bien que n’étant pas des conflits communautaires au sens du rapport, les conflits entre exploitants miniers et populations ont été relevés au cours de l’étude au regard de leur fréquence et de leurs conséquences sur la paix et la cohésion sociale.
Une recrudescence due au terrorisme
Comme on pouvait s’y attendre, la recrudescence des actes de violences et la montée de l’extrémisme violent qui éprouvent fortement la paix et la cohésion au sein des communautés ont contribué a augmenté le nombre des conflits communautaires selon le rapport.
Le rapport édition 2021 fait suite à deux précédents rapports. Le premier qui a été élaboré en 2015 avait permis de disposer d’une cartographie des conflits communautaires au Burkina Faso. En 2018, ce rapport a été actualisé (période 2015-2018). Ce document a permis de déceler et prendre en compte de nouveaux types de conflits communautaires tels que les conflits fonciers, agriculteurs-éleveurs, minier et politique. Ce rapport est actualisé tous les trois ans selon les responsables du ministère en charge de la justice, des droits humains et de la promotion civique.
Jean Sawadogo