Biri Lingani est un artiste burkinabè de 93 ans, connu pour son titre à succès « I Yamma », en featuring avec le rappeur Smockey. Malgré son âge avancé, il continue de cultiver la terre, dans son village au pied du mont Boulgou, et de faire de la musique.
Il a 93 ans. Mais Biri Lingani n’a pas abandonné sa vocation de paysan. Nous le retrouvons dans son champ en pleine saison pluvieuse. Malgré l’âge avancé, habillé d’un complet faso danfani le pagne traditionnel local, il cultive avec aisance du sorgho et du maïs. Tout en maniant sa daba, Biri Lingani chante et exécute quelques pas de danse.
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Ce passionné de musique était avant sa période de gloire, une vedette musicale de la province. Il chantait surtout dans les cabarets, les mariages. Mais, pour gagner sa vie, il pratique son autre passion. « Je n’ai pas appris à chanter, c’est un don de Dieu. Je n’ai rien appris. Même la guitare traditionnelle, c’est parce que j’ai une belle voix que j’ai commencé à utiliser la guitare traditionnelle pour chanter », raconte Biri Lingani.
Une carrière musicale relancée par Smockey
Biri Lingani a connu la gloire en 2011, grâce à son titre « I Yamma », en collaboration avec Smockey, l’un des pionniers du rap burkinabè. Ce titre musical, qui mélange le bissa et le français, parle de la beauté et de la fierté des femmes africaines.
« I Yamma » a été un véritable tube, qui a permis à Biri Lingani de se faire connaître du grand public. Son talent est reconnu. Il est invité dans de grandes scènes pour prester, devenant en peu de temps une star locale bien que n’ayant pas encore d’album. Il continue de chanter dans les cabarets et lors des mariages tout en restant en contact avec celui qui a permis de sortir de l’ombre.
« Smockey m’a appelé pour chanter à Ouagadougou, après il m’a donné une somme de 80.000 francs CFA. Avec Smockey, on est toujours en contact et on s’appelle chaque fois », dit-il.
Un artiste accompagné par un manager
Biri Lingani n’est plus seul dans son aventure musicale. Il est épaulé par un manager, Raoul Bambara, qui s’occupe de ses contrats et de sa promotion. Ce dernier a contribué à professionnaliser l’artiste, en fixant des conditions pour ses prestations.
« Avant, lorsqu’il allait chanter, on lui donnait quelques jetons. Mais présentement, on fixe un prix. Si la personne est d’accord, il part chanter. Dans le cas contraire, on laisse tomber. Il est très cool, il est très cool », explique Raoul Bambara.
Un nouvel album en préparation
Biri Lingani n’a pas l’intention de raccrocher sa guitare. Il prépare actuellement un nouvel album. Il espère ainsi continuer à faire vibrer ses fans avec sa musique traditionnelle bissa, qu’il affectionne tant.
Safiatou Zong-Naba