Quand ils regardent un film, c’est un dessin animé. Certains en sont tellement friands qu’ils donnent des noms de personnage des films d’animation à leurs enfants. Incompris souvent, ils se défendent arguments à l’appui face à ceux qui estiment que ce n’est plus de leurs âges.
La passion n’a pas d’âge. Devant sa télé, Moctar Traoré, 30 ans, est concentré. Il regarde et commente avec passion un dessin animé, en accompagnie de ses amis. Depuis son enfance, Moctar est passionné de films d’animation, reconnait-t-il, le regard toujours rivé sur le petit écran. Pour lui, ce type de film permet de se cultiver.
« Les dessins animés pour moi c’est quelque chose de quasiment inexplicables parce que je suis tombé dedans depuis tout petit. Un dessin animé c’est très différent d’un film ou d’une série. Ça vous apprend les choses beaucoup plus rapidement que dans les films», explique-t-il.
Un personnage pour le nom de son fils
Moctar est tellement friand de film d’animation qu’il a donné le nom d’un de ses personnages favoris à son fils. Il le reconnait, cette décision n’a pas rencontré l’assentiment de ces parents, mais il dit avoir réussi à les convaincre. « Mon fils s’appelle Traoré Seydou Méliodas, Méliodas c’est le courage, il est tenace, donc c’est à cela je me suis référé pour lui donner ce nom. Au début mes parents m’ont demandé c’est quoi ça ? Je leur ai fait savoir que eux ils m’ont donné le prénom de leur choix et que c’est à mon tour de donner le prénom de mon choix à mon enfant », ajoute-t-il, tout en insistant sur le fait que c’est surtout l’éducation de l’enfant qui importe le plus.
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Comme Moctar, ils sont nombreux les adultes à ne jurer que par les films d’animation pour se distraire. C’est le cas de Maria, 30 ans, agents de banque. Pour elle aussi, les dessins animés cachent souvent des leçons de vie. Elle cite One Peace, un dessin animés qui selon elle, a plein d’enseignement sur l’égalité entre les hommes, quelle que soit la catégorie sociale.
« One Peace m’a appris que peu importe ta position, tu n’as pas à négliger quelqu’un. Ne te dis pas que tu es le plus fort, tu es le maitre du monde et ceux qui sont là tu dois les piétiner, non ! », martèle la jeune dame.
Incompris et tournés en dérision
Ces adultes accrocs aux dessins animés, souvent considérés comme des films pour enfants, se disent incompris par leurs proches, explique Papi Ouédraogo, un autre accro de dessins animés. « Souvent des gens nous regardent et croient que nous sommes des débiles, qu’on est mentalement dérangés, ou qu’on fume la drogue », engage-t-il, pendant que ces camardes autour de lui acquiescent.
« Quand ils nous voient assis en train de regarder des gens, en train de sauter au hasard ou qui tiennent des épées, quand je vois des gens qui viennent nous dire que les dessins animés c’est pour les enfants, les bébés, ce sont des conneries. Il faut t’asseoir et admirer. J’ai vu des gens qui disaient ça mais présentement ils ne peuvent plus s’en passer», poursuit Papi Ouédraogo.
Pour retrouver d’autres personnes qui vivent la même passion, ces adeptes de films d’animation ont créé des groupes sur les réseaux sociaux pour prolonger les discussions. Ils y partagent des informations, des films dans la bonne humeur.