La Conférence des parties sur le changement climatique (COP28) qui se tient à Dubaï depuis le 28 novembre dernier a adopté vendredi dernier une Déclaration sur l’agriculture, l’alimentation et l’action climatique. Il s’agit d’un engagement de 134 États à inclure l’agriculture et l’alimentation dans leurs plans climat nationaux. Mais le processus de mise en œuvre de cette déclaration fait encore l’objet de divergences entre les pays développés et les pays en développement.
L’agriculture est un secteur clé pour la sécurité alimentaire et la résilience au changement climatique, surtout en Afrique où il représente une source de revenus pour la majorité de la population. Mais ce secteur est aussi confronté à de nombreux défis liés au réchauffement de la planète, comme la pénurie d’eau, la dégradation des sols ou la hausse des températures.
La déclaration sur l’agriculture, l’alimentation et l’action climatique vise à renforcer la capacité des pays à faire face à ces défis et à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture. Elle appelle également à une meilleure coopération internationale et à un accès accru aux financements, aux technologies et aux connaissances.
Les points de divergences
Mais la mise en œuvre de cette déclaration n’est pas encore assurée, car deux blocs s’opposent sur la question de la gouvernance. D’un côté, les pays en développement, regroupés au sein du G77, qui réclament la création d’un groupe de coordination reconnu par les Nations unies pour diriger le processus. De l’autre, les pays développés, appelés les pays de l’annexe 1, qui ne voient pas l’utilité d’un tel groupe.
« Les positions divergent parce que les pays du G77 veulent créer un groupe de coordination qui sera reconnu par les nation unis qui va diriger cette mise en œuvre et les pays de l’annexe 1 par contre ne trouvent pas l’utilité de mettre en place un groupe de coordination », explique Rokiatou Traoré, négociatrice malienne.
Des pays dépendant de l’agriculture
Rokiatou Traoré insiste aussi sur les difficultés d’accès aux financements pour les pays en développement, qui ont besoin de soutien pour adapter leur agriculture aux contraintes climatiques. Mais le chercheur Lamine Samaké souligne qu’il faut également une bonne organisation politique pour bien gérer le secteur agricole.
« A ce défi il faut ajouter également l’organisation politique. Nos pays dépendent de l’agriculture, nos populations s’activent majoritairement dans l’agriculture leur revenus dépendent de l’agriculture donc nous devons dorénavant accompagner ce processus-là. Les politiques doivent vraiment mettre le paquet », précise Lamine Samaké.
La COP28 se poursuit jusqu’au 12 décembre prochain à Dubaï. Les négociateurs espèrent qu’un consensus sera trouvé d’ici là pour le bonheur des agriculteurs.
Mouhamadou TOURE, depuis Dubaï, pour Studio Yafa.