Le 11 décembre, le Burkina Faso célèbre son indépendance acquise en 1960. Cette date est chargée de souvenirs pour les Burkinabè qui ont connu les premières années de la vie nationale. Ils se rappellent avec nostalgie la ferveur et la fierté qui animaient le pays lors des festivités. Aujourd’hui, ils appellent à renouer avec cet esprit d’unité et de paix.
Dans le quartier de la zone du bois, près de l’université de Ouagadougou, vit Soma Koné, ancien commandant de l’armée de l’air. Malgré son âge avancé, il a une énergie débordante et une allure de quadragénaire. Ce papi, comme le surnomment ses petits-enfants, nous accueille chez lui.
Quand on l’interroge sur ses souvenirs de la célébration du 11 décembre, date de la commémoration de la fête de l’indépendance du Burkina Faso, un grand sourire illumine son visage. Assis sur une chaise, vêtu d’un tee-shirt blanc, le regard lointain, il se replonge dans le passé.
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Quelques secondes de silence avant de répondre. « Ma première fois de célébrer l’indépendance était juste magnifique. Je faisais partie de ceux qui pilotaient pour l’ouverture de la commémoration. Les gens se donnaient vraiment à la fête », dit-il en tout en ouvrant les bras comme pour voler. A l’époque, les gens sortaient de presque partout pour assister au défilé. Les policiers étaient toujours débordés par l’affluence.
Une fête grandiose
Il se souvient qu’à l’époque une semaine avant les festivités, les arbres étaient peints en blanc. « Ce qui était encore intéressant, c’est que la veille du 11 décembre, nous nous promenions chacun avec des flambeaux », ajoute-t-il d’un air enthousiaste.
Tout comme Soma Koné, l’écrivaine Bernadette Sanou, plus connue sous le nom de Bernadette Dao, se replonge dans ce même univers de souvenirs. Vêtue d’une longue robe multicolore, le foulard assorti, les lunettes bien en place, les souvenirs de la belle époque ressurgissent.
Bien qu’écolière à ce moment-là, elle s’en souvient comme si c’était hier. « Le 11 décembre, c’était le défilé grandiose. Avec nos uniformes par établissement, on avait comme point d’honneur de dire que notre uniforme était plus beau que celui de tel établissement », raconte-t-elle avec un sourire aux lèvres.
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Bernadette se souvient aussi qu’à ce moment de festivités tout le pays était en ébullition. C’était la grande parade. Pour tous les corps du pays, surtout les écoliers, il y avait des répétitions des jours avant le défilé. « La société participait à la parade et c’était fabuleux au rythme de la fanfare. Et lors du défilé, quand on arrivait devant une tribune officielle, on était applaudis et cela nous donnait des ailes », dit-elle toute nostalgique.
Pour ces personnes du troisième âge, se souvenir de ces bons moments vécus leur réchauffe le cœur. Mais comparé à ces dernières, cette journée n’est plus célébrée comme avant. Ils invitent tous les Burkinabè à refaire naître ensemble, cette flamme qui les unissait autrefois. Mais, ils reconnaissent que le contexte sécuritaire ne favorise pas les festivités comme de par le passé.
Carole Ouattara
Collaboratrice