A Dori, capitale de la région du Sahel, des jeunes ont suivi avec intérêt la prestation de serment du Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba comme président du Faso, chef suprême des armées. Dans cette région considérée comme le point de départ des attaques terroristes au Burkina, les attentes sont orientées vers le retour de la sécurité.
Sous les neemiers de l’Institut national de formation des personnels de l’éducation, des étudiants devisent sur des sujets divers cet après-midi du 16 février 2022. Certains avouent n’avoir pas suivi la prestation de serment du président Damiba, plus tôt dans la matinée. Mais depuis son arrivée au pouvoir, le Président suscite de l’espoir chez eux et ils espèrent qu’à partir du moment où il a désormais les attributs d’un chef d’Etat, il devrait se mettre à la tâche.
Lire aussi : Burkina Faso : Ce qu’il faut savoir sur l’acte fondamental de la junte
Etudiant en 2è année de Lettres Modernes, Sabirina Ouédraogo n’a qu’un seul mot : la sécurité. D’ailleurs le jeune homme estime que puisque c’est ce qui a poussé le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba et ses hommes à opérer un putsch, ils devraient maintenant s’y atteler puisqu’ils ont la plénitude des pouvoirs. « Je pense que le MPSR est venu pour résoudre nos problèmes », dit-il.
Se débarrasser de certains partenaires traditionnels
Son avis est partagé par Ousseini Porgo. « C’est pour un nouveau changement que le Président est arrivé. Cela est dû à l’incapacité de l’ancien Président à instaurer la paix », estime-t-il.
« Tout ce que je souhaite, c’est le retour de la paix pour permettre aux déplacés internes de retourner dans leurs différents villages », avance pour sa part un autre jeune, Hama Oumarou. Selon lui, en tant que militaire, le Président connait la situation sécuritaire et peut de ce fait, mieux connaître les besoins des militaires engagés sur le front de la lutte contre les radicaux.
Lire aussi : Putsch au Burkina : Des manifestants dans l’euphorie
La rupture des relations avec la France, c’est le désir de Hervé Sawadogo qui souhaite que le nouveau Président le traduise en réalité. « J’attends que notre pays rompt ses relations avec la France puisque la France n’est là que pour ses intérêts. D’ailleurs un de ses anciens Présidents l’avait dit. Je souhaite donc la rupture de nos relations d’avec la France », enrage le jeune homme.
Autre la question sécuritaire, les jeunes de Dori exposent des préoccupations spécifiques. Par exemples les étudiants souhaitent plus de salle de classe, la fin du chevauchement des années. D’autres citoyens de la ville eux gardent espoir que le nouveau président s’investira dans l’emploi des jeunes.
Hama Hamidou DICKO
Correspondant à Dori