Dans la ville de Koudoudou dans le Centre-Ouest du Burkina, les « maquis-resto » appelés les »444 manguiers » sont bien connus pour leur spécialité : le RSP (Riz soumbala au poulet). Grâce à une bonne organisation et à beaucoup de travail, le jeune initiateur a fait de ses « 444 manguiers » un label.
12h dans un des restaurants de la chaîne des « 444 manguiers » à Koudougou. A cette heure, difficile de se trouver une place. Elles sont toutes occupées. Comme Tailla Laetitia et Sévérin Zongo, ce sont des centaines de clients qui s’y retrouvent chaque jour pour se restaurer.
Lire aussi: Kader Bayo, le cordon bleu de Boromo
« Dès lors que je suis venue manger ici j’ai aimé, j’ai apprécié et ça ne sera pas ma dernière fois. C’est vraiment la référence », explique Laetitia, pendant que Sévérin aussi y va de ses appréciations : « La particularité de 444 manguiers ici c’est l’originalité des plats. C’est l’un des pionniers à valoriser le riz avec le soumbala ».
Une somme d’expérience
Les « 444 manguiers » sont le fruit d’un entreprenariat qui a débuté depuis l’enfance. Narcisse Bayili, l’initiateur, explique aussi que c’est la résultante de l’accumulation de plusieurs petits métiers. « J’ai commencé à entreprendre avec ma maman entre 13 et 14 ans. Elle vendait des légumes au marché et chaque jeudi j’allais dans les localités de 5 km avec les légumes sur la tête pour aller vendre et revenir le soir. Ensuite, je prenais un peu de marchandises avec des commerçants à la gare pour revendre », explique le jeune entrepreneur
Par la suite, Narcisse sera boucher à Ténado, à quelques km de Koudougou. Là également, il arrive à tirer ses marrons du feu, avant que son affaire ne s’écroule. « Par jour je pouvais abattre 5 à 8 cabris. Après, je suis tombé en faillite et je ramassais les bouteilles dans les maquis-resto avant de devenir superviseur du maquis puis gérant des lieux », ajoute-t-il.
Une source d’inspiration
Son histoire est une source d’inspiration pour des jeunes, notamment ceux qui travaillent avec lui, le voient quotidiennement à l’ouvrage. « Il est un exemple à suivre pour tout jeune entrepreneur. Avec lui, j’ai appris que lorsque vous menez une activité, il ne faut pas dormir. Soyez là et votre entreprise vivra », se convainc Sylvain Zongo qui comme une trentaine de jeunes, grillent le poulet sur place.
Le restaurant de Bayili est une aubaine pour Adeline Bazié, pas qu’elle y travaille, mais parce que c’est une source de livraison pour ses citrons, oranges et tomates. « C’est ici que l’on vend pour pouvoir payer la scolarité de nos enfants », précise la vendeuse.
Les « 444 manguiers » ont bien poussé à Koudougou, mais aussi à Ouagadougou où ils s’implantent progressivement.
Au total, la chaine compte 10 restaurants qui emploient plus de 180 jeunes. Le jeune entrepreneur ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il pousse encore loin ses ambitions. Dans sa ligne de mire les prochaines années, ouvrir un hôtel.