C’est dans une ambiance électrique que s’est disputé le match entre les Étalons du Burkina Faso et les Fennecs d’Algérie le samedi 20 janvier 2024. Les supporters soutenus par ceux de la Côte d’Ivoire ont mis une ambiance festive dans le Stade de la Paix de Bouaké.
C’est un samedi de folie à Bouaké, une ville du nord de la Côte d’Ivoire. Le stade de la Paix accueille un choc entre le Burkina Faso et l’Algérie, deux prétendants au titre de la Coupe d’Afrique des Nations 2024. Les rues de la cité du Gbèké sont envahies par une foule aux couleurs en majorité du Burkina Faso. Des maillots, des drapeaux, des écharpes, des chapeaux, des perruques etc, tout l’arsenal de supporters est sorti pour mettre l’ambiance dans le stade. Certains sont venus de très loin. Des filles, comme des garçons.
Tout est bon pour afficher son soutien à son équipe favorite. Dans la foule, on distingue aussi des supporters ivoiriens, qui ont choisi leur camp. La plupart a opté pour les Étalons du Burkina Faso, « nos voisins et frères », comme ils le disent eux-mêmes. Certains ont accompagné des amis. « Ouiii, on est venus soutenir nos frères Burkinabè », lance un Ivoirien arborant fièrement le maillot des Éléphants de Côte d’Ivoire. Les supporters algériens, moins nombreux mais très bruyants, ne se laissent pas impressionner. Ils scandent leur slogan bien connu : « One, two, three, viva l’Algérie ».
Des taquineries avant le match
La tension est palpable. Car le Burkina Faso et l’Algérie sont deux équipes qui se connaissent bien. Les Algériens ont empêché par deux fois, en 2013 et 2021, les Étalons de se qualifier à la Coupe du Monde. « On a toujours ça à la gorge », a avoué Issoufou Dayo, le vice-capitaine des Étalons, en conférence de presse d’avant-match la veille.
Mais, en Coupe d’Afrique des nations, les Burkinabè ont toujours en mémoire la victoire de leur équipe nationale (2-1) face à l’Algérie lors de l’édition organisée au Burkina Faso en 1998. La bataille s’annonce sans merci, sur le terrain comme dans les tribunes. Les supporters des deux camps se lancent des piques, se taquinent. « Victoire 2 à 0 pour le Burkina Faso », clame un supporter burkinabè. « Non, 2-0 pour l’Algérie », rétorque un autre de l’Algérie.
Aux alentours du stade, un dispositif de sécurité impressionnant est mis en place pour filtrer les entrées. Il faut montrer patte blanche pour accéder au stade. Mais, certains supporters ont des difficultés pour accéder au stade. Ils n’ont pas encore reçu leur billet d’entrée au stade, qu’ils ont acheté en ligne. Ils doivent patienter, s’impatienter, parfois même se fâcher, avant de pouvoir franchir les portiques.
La clameur sur le but de Konaté
13h00. Le stade se remplit peu à peu. L’ambiance monte d’un cran. Une bagarre éclate dans la tribune des supporters de l’Algérie. Ce sont des signes de la tension qui entoure cette rencontre. Le service de sécurité intervient rapidement et parvient à maîtriser les fauteurs de troubles. Tout rentre dans l’ordre. A 14h48, l’hymne officiel de la CAF retentit dans le stade. Les deux équipes font leur entrée sous les acclamations du public.
Après, les hymnes, place au jeu sous une température de 36 degrés. Le public est acquis à la cause des Étalons, habillés en vert, alors que l’Algérie porte son traditionnel maillot blanc. Quand Hervé Koffi, surnommé le chat, s’envole sur une frappe des Algériens pour dévier le ballon, le public se lève et crie : « Koffi, Koffi, Koffi » pour saluer la parade du gardien de but burkinabè. Mais, le stade finit par exploser lorsque Mohamed Konaté ouvre le score d’une tête plongeante, puis lorsque Bertrand Traoré double la mise sur penalty.
Les Algériens célèbrent aussi
C’est au tour des Algériens de célébrer lorsque leur équipe réduit le score après la mi-temps puis dans les arrêts de jeu. Au coup de sifflet final, c’est une victoire au goût amer pour les Burkinabè, qui espéraient se qualifier dès ce match. Ils devront attendre le dernier match de poule pour valider leur ticket pour les quarts de finale.
A la sortie du stade, les supporters burkinabè ne sont aucunement découragés. « Le match s’est joué sur quelques détails. « On va se concentrer sur le match contre l’Angola pour avoir les trois points pour prendre la tête du groupe », avoue Ibrahim Coulibaly, un supporter burkinabè.
Près de 32 mille supporters ont pris d’assaut le Stade de la Paix de Bouaké. Jusque-là, c’est la plus forte affluence dans un stade de la CAN 2023. Les supporters burkinabè promettent de maintenir le cap lors de la troisième journée qui se disputera cette fois à Yamoussoukro à 20 heures.
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A la sortie du stade, les supporters burkinabè affichent un mélange de fierté et de frustration. « Le match s’est joué sur quelques détails. On a dominé le jeu, mais on a manqué de réalisme. On va se concentrer sur le match contre l’Angola pour avoir les trois points et prendre la tête du groupe », affirme-t-il tout optimiste.
Le Stade de la Paix de Bouaké est transformé en une véritable fournaise par le 12 joueur burkinabè qui espère voir son équipe décrocher son billet pour les quarts de finale et continuer à rêver d’un sacre continental.
Boukari Ouédraogo
Envoyé spécial à Bouaké