Boureima Sawadogo pourrait être la personnification de l’adage qui dit que « l’habit ne fait pas le moine ». En tout cas, il porte des dreads locks sans être tel que les gens voient les rastas. De façon courante les porteurs de locks sont vus comme des personnes « pas normales », des drogués… Mais Boureima porteur de locks est à la fois artiste et éducateur. Il enseigne l’anglais dans les lycées et collèges. Et à en croire ses collègues, élèves et autres collaborateurs, il ne présente aucun signe anormal et bien au contraire il diffuse bien le savoir.
Jour de cours au Lycée communal de Yako. Il est 9h ! Les élèves de la classe de 4e A ont rendez-vous avec leur professeur d’anglais, Boureima Sawadogo. Du haut son 1m60, svelte, teint noir, Boureima a une fière allure, portant des dreads qui lui descendent jusqu’aux épaules. Dans un pantalon jeans et un T-shirt gris, il se prépare à dispenser ses cours du jour.
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Également artiste-musicien, Boureima estime que sa profession et son style de vie, le rastafarisme, vont de pair. Même si ce n’est pas toujours évident : « En toute chose c’est le début qui compte. Moi ma première affectation quand notre directeur de mémoire nous a vu il a dit à mon directeur que toi tu n’as pas gagné enseignant parce que celui-là ne va pas faire deux mois » , a-t-il témoigné. Mais enseignant et éducateur passionné, il s’est imposé au fil du temps par son travail. Il est même l’actuel directeur du lycée dans lequel il officie.
Un enseignant apprécié
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Partagé entre ses dreads locks, la musique et l’enseignement, Boureima Sawadogo, la quarantaine révolue, continue de travailler à surmonter les jugements portés sur son apparence même s’il semble être accepté par la plupart de ceux qu’il côtoie à Yako.