Le réalisateur burkinabè Michel Zongo organise depuis 9 ans, le festival « Koudougou doc », une rencontre de films documentaires. Il se tient du 26 au 30 avril 2022 à Koudougou, 100 km environ de Ouagadougou. Dans cette interview, Michel Zongo revient sur les objectifs de ce festival documentaire.
Qu’est-ce que Koudougou doc ?
Koudougou Doc est un festival dédié uniquement au cinéma documentaire. C’est un festival international. L’idée de ce festival est née d’un groupe de jeunes réalisateurs, techniciens de cinéma amoureux de la culture qui a constaté l’absence de la diffusion du cinéma documentaire au Burkina Faso.
Ils ont également constaté qu’il y a une abondance de productions des pays africains mais qui sont vraiment vues à l’extérieur du continent plutôt qu’à l’intérieur. Nous sommes à la 9eédition. Ce festival a commencé à prendre le cœur des jeunes à Koudougou. Aujourd’hui, on a un public acquis, averti qui aime ce cinéma documentaire.
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Qu’est-ce que Koudougou Doc apporte au paysage cinématographique au Burkina Faso ?
De façon modeste, nous pouvons dire qu’il apporte beaucoup de choses. Nous essayons d’animer la vie cinématographique du Burkina Faso à travers les projections. Sinon, en dehors de Koudougou doc et des festivals, il n’y a pas grand-chose au niveau du cinéma surtout dans sa diffusion.
Vous constaterez qu’il y a moins de salle au Burkina Faso. Quand on prend le cas de Koudougou, il n’y a pas une salle de cinéma. Donc, on peut dire de prime à bord qu’il n’y a pas d’activités cinématographiques. Alors, la contribution de Koudougou doc est très énorme parce qu’il permet aux populations de voir des films. Il permet aussi aux réalisateurs d’aller à la rencontre des populations parce que, lorsqu’on fait un film, c’est pour qu’il soit vu.
Quelle est la différence entre le cinéma documentaire et le cinéma de fiction ?
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La différence est claire par rapport à la fiction. Le documentaire interroge le réel. Cela veut dire que ce ne sont pas des personnages qui jouent une histoire. Ce n’est pas une histoire imaginaire. C’est une histoire réelle venant de personnages ou d’un évènement.
Quels types de films seront diffusés pendant ce festival ?
On a, à peu près, une vingtaine de films provenant de 14 pays avec des thématiques très variées. On ramène, par exemple, des sujets d’actualités comme le film de Sankara (Ndlr. Sankara l’humain, réalisé par le journaliste Richard Tiéné) qui nous amène dans une histoire ancienne parce que c’est une histoire qui fait presque 40 ans mais aussi une histoire récente parce qu’il y a le procès de Thomas Sankara qui vient de se tenir.
Pour nous, c’est aussi une occasion de tenir le public dans cette actualité. Il y a des films qui viennent de l’Ile de la réunion, d’Haïti, de Madagascar. C’est un clin d’œil en recevant des films de ces parties du continent pour ramener des histoires qui sont très proches de nos réalités.