Au Burkina, les expatriés rentrent petit à petit au pays. La plupart du temps ils ne regrettent pas d’avoir quitté l’Occident. On les appelle les « repats ». Ce néologisme désigne la diaspora africaine qui a choisi de revenir dans son pays d’origine pour travailler ou pour monter une affaire. Mieux, ils sont nombreux à y avoir découvert des opportunités comme Christophe Tougri ou Abdallah Dissa.
Malgré une bonne assise financière et professionnelle, Christophe Tougri, employé dans une institution bancaire à Paris a décidé de rentrer au pays, le Burkina Faso ‘’. J’ai passé 10 ans en France après mes études. J’avais un bon boulot, mais j’ai décidé de revenir au pays pour investir’’ affirme Christophe. A l’entendre le confort de la France ou de l’Occident de façon générale est factuel et temporel. Revenir au pays était pour lui nécessaire d’autant plus qu’il y retrouve la famille. Mieux dit-il : ‘’ on sait que ce qu’on fait est utile et on s’y plait ’’. De retour au pays depuis une année bientôt, Christophe s’est joint à un ami pour mettre en place une société de production de kits solaires.
L’Eldorado c’est l’Afrique
L’Europe est bien pour les études et pour l’expérience, reconnaissent Christophe et son associé Abdallah Dissa. Des expériences qui sont parfois pénibles selon Dissa. ‘’Vivre à l’étranger est souvent synonyme de subir le poids du regard condescendant des citoyens du pays d’accueil. La France est par exemple un pays où l’on te rappelle à chaque instant que tu es étranger’’, dit-il. Même avec un boulot bien rémunéré, l’ingénieur en informatique a préféré investir dans son pays. Abdallah et Christophe sont surtout convaincus que le Burkina et partant l’Afrique incarnent l’avenir en termes de développement personnel et économique. « On parle beaucoup de la fuite des cerveaux, je ne voulais pas rester et contribuer vraiment à cette exportation des talents africains hors du continent alors qu’ici on peut bien les faire valoir», affirme fièrement Abdel Malick Pitroipa.
Après ses études en droit et journalisme, Abdel obtient quelques contrats dans plusieurs rédactions en France. Des années après il choisit de rentrer au pays pour travailler comme communicateur dans une ambassade.
La réticence des familles est bien souvent un frein au retour mais il faut passer outre, estiment Abdallah Dissa et Abdel Pitroipa qui ont dû user de stratagèmes pour convaincre leurs parents.