Ce mardi 30 janvier 2024, le Stade Amadou Gon Coulibaly de Korhogo va vibrer au rythme de l’opposition entre les Etalons du Burkina Faso et les Aigles du Mali. Ce match entre dans le cadre des huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2023. Les communautés maliennes et burkinabè veulent faire de cette rencontre, celle de la fraternité.
Les Aigles du Mali ont terminé premiers de leur groupe, avec une victoire et deux matchs nuls. Les Etalons du Burkina Faso ont quant à eux, fini deuxièmes de leur groupe, derrière l’Angola, avec une victoire, un nul et une défaite.
A Korhogo, ville située au nord de la Côte d’Ivoire, à la frontière avec le Mali et le Burkina Faso, l’ambiance est à la fête. Les supporters des deux pays se côtoient dans la bonne humeur. Pour la plupart, le fair-play doit régner. Yacouba Kanté, ressortissant malien vivant à Korhogo. Dans son atelier situé au grand marché de Korhogo, il n’aura pas le temps d’aller suivre la rencontre. Mais, il est optimiste pour une victoire du Mali.
Une ambiance fraternelle entre les supporters
« Le match qui va opposer les Aigles du Mali aux Etalons du Burkina Faso, ce sera un match très serré entre les deux adversaires. Vu les matchs qu’ils ont développés, je pense que la victoire sera malienne. Mais, les Etalons peuvent créer une surprise. Ils ont de très bons joueurs. Ce sera un match serré », souligne Yacouba Kanté.
Mohamed Sangaré, un autre ressortissant malien est un supporter inconditionnel des Aigles du Mali. « Ce match, c’est le Mali qui va gagner. C’est une opposition entre deux voisins pays frères. On ne voulait pas affronter le Burkina Faso à ce stade de la compétition. Mais c’est le football, on va jouer et le meilleur va gagner », estime Sangaré.
Les Burkinabè résidant à Korhogo attendent ce match avec impatience. Contrairement au public malien, ils n’ont pas vu leur équipe évoluer à Korhogo. L’équipe nationale du Burkina Faso était logée à Bouaké, la deuxième ville la plus peuplée de la Côte d’Ivoire. Ils ont donc décidé de se mobiliser pour cette rencontre. Bien que confiant, Moussa estime que peu importe le vainqueur, c’est une équipe de l’Alliance des États du Sahel qui aura gagné.
« C’est un match difficile. Mais si les Etalons du Burkina Faso ont tous les joueurs en forme, ils vont gagner ce match. C’est une équipe qui progresse selon moi. Mais à la fin du match, il n’y aura pas de déception. C’est deux pays frères et vous savez qu’ils ont créé l’Alliance des Etats du Sahel, donc, celui qui gagne, c’est comme si c’est le Burkina ou même le Niger qui a gagné », dit-il tout sourire.
CAN 2023 : comment des supportrices burkinabè vivent leur passion dans les stades
Les représentants des différentes communautés mobilisent leurs troupes mais aussi communiquent un esprit de fair-play. Saidou Pierre Ouédraogo, est le président de la communauté burkinabè vivant à Korhogo depuis 2002. Pour lui, cette rencontre sera une fête : « C’est dans cela qu’on va montrer que c’est un match de joie. C’est dans cela qu’on va montrer que pour une histoire de ballon, c’est la fête. Entre le Burkina et le Mali, il n’y a pas de gagnant, il n’y a pas de perdant. Que la meilleure équipe gagne. Celui qui gagne, on va l’applaudir ».
C’est le même message livré par le président de la communauté malienne Djoubal. Avec Saidou Pierre Ouédraogo, ils ont décidé de suivre cette rencontre ensemble. « Entre le Burkina et le Mali, il n’y a pas de gagnant, il n’y a pas de perdant. Que la meilleure gagne. Celui qui gagne, on va l’applaudir. Les Maliens supportent les Burkinabè et les Burkinabè supportent les Maliens. Quand c’est comme ça, ça devient la fête », a déclaré, pour sa part Djoubal Cissé.
Le vainqueur de cette opposition affrontera la Côte d’Ivoire en quart de finale de la CAN 2023 au Stade de la Paix de Bouaké. Le Burkina Faso a terminé quatrième lors de la CAN 2023 alors que le Mali a été éliminé en huitième de finale lors de la même compétition jouée au Cameroun.
Boukari Ouédraogo
Envoyé spécial à Korhogo