Abdou Kéré à l’état civil alias le « Général Tchoutchoubatchou » est le Burkinabè le plus suivi sur Tiktok avec 2,7 millions d’abonnés. Il totalise plus de 4 millions de followers sur internet dont 1,4 millions d’abonnés sur Facebook. Une grande audience qu’il revend aux entreprises.
Un rêve d’enfance dépoussiéré et vécu pleinement avec passion. Titulaire d’une licence en géographie et après avoir suivi des formations en communication, l’actuel numéro un des tiktokeurs burkinabè avait mis son rêve de comédien en sourdine. « J’ai toujours rêvé de jouer dans des films, long-métrages, séries donc je me suis formé dans le domaine », raconte Abdou Kéré. Au début de sa carrière de web humoriste, il travaille encore pour une entreprise de communication.
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Après que ses fans ont pris goût de ses vidéos, et au regard de son audience qui augmentait, il fallait être régulier dans la production. Compliqué pour le général qui essaie de concilier travail et passion. Il faut donc choisir un et c’est la passion qui l’emporte. « J’ai choisi de suivre ma passion et donc j’ai démissionné de mon poste pour me consacrer entièrement à la réalisation des vidéos » a-t-il dit-il, sans regret. Avec le temps, l’arbitrage a été payant.
Tchoutchoubatchou, un choix marketing
Son choix de faire des vidéos comiques s’explique par le fait qu’au début de son aventure en 2015, personne au Burkina Faso ne faisait de l’humour sur les réseaux sociaux. Quand vint le moment de se choisir un nom, le jeune humoriste ne fait pas simple. Il choisit de s’appeler « Tchoutchoubatchou ». « Ce nom à la fois long et sans sens donne envie de découvrir la personne qui se cache derrière ce pseudonyme et surtout de voir ce qu’elle fait » explique l’artiste.
Aujourd’hui, grâce à l’audience que le « général Tchoutchoubatchou » a su générer à travers ses contenus vidéos, il est sollicité par des entreprises pour faire leur publicité. Laquelle publicité constitue sa principale source de revenu. « Je suis ambassadeur de certaines entreprises pour lesquelles je fais des vidéos publicitaires, et j’ai des contrats annuels ou de longues durées avec d’autres et donc avec cela, j’arrive à gérer le quotidien » a-t-il confié.
Un travail méticuleux
Chaque semaine, l’acteur dit réaliser trois vidéos comiques qu’il diffuse, mais il arrive également qu’il ait des commandes, ce qui peut aller jusqu’à cinq vidéos par semaine. Dans le but d’offrir du contenu à la hauteur des attentes de ses fans, tout est planifié à l’avance par le général lui-même, de la conception à la mise en scène sauf le tournage et le montage. « J’écris moi-même les scenarii que j’envoie par la suite aux autres acteurs un jour avant le tournage. Pour le tournage et le montage, je collabore avec une agence de communication qui assure cela ».
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Contrairement à ce que certains le pensent, au Burkina Faso, il n’existe pas de fond pour les créateurs sur TikTok qui permet de payer les utilisateurs en fonction du nombre de vues. Mais la source de revenu que le comédien génère provient des internautes.
Cela se matérialise sous forme de cadeaux qui contient de l’argent. « Ce que moi je gagne, c’est la monétisation grâce aux cadeaux que les followers et les fans nous envoient dans les commentaires ou lors les directs TikTok ».
Passion et patience
Le métier de web humoriste s’est étendu aujourd’hui et attire de plus en plus de jeunes. L’erreur à ne pas commettre selon le général c’est de vouloir juste le faire pour l’argent. Il confie d’ailleurs qu’il reçoit des jeunes qui lui demandent « comment gagner de l’argent sur TikTok et YouTube ».
Il conseille aux jeunes qui veulent exceller dans le domaine de travailler d’abord à se faire connaitre, à générer de l’audience. C’est par ce moyen que viendront les sponsors donc de l’argent. Pour être un tiktokeur ou simplement un web humoriste à succès, le « Général Tchoutchoubatchou », préconise beaucoup de travail et surtout « de la passion et de la patience ».
Faïshal Ouédraogo (Stagiaire)