Artiste rappeur, responsable d’un cabinet de communication, patron d’un restaurant, ambassadeur de plusieurs marques Hugo Boss, bref, Hugues Kévin Gouba est un artiste à plusieurs casquettes. A 24 ans, l’artiste burkinabè présente un parcours inspirant pour des jeunes de son âge.
Assis dans son bureau rouge-blanc, climatiseur à fond, un lot de papier sur la table, Hugues Kévin Gouba dit Hugo Boss, enchaîne les conversations au téléphone dans son entreprise Boss Life Communication. Des appels. Parfois, des messages sur WhatsApp. Visiblement, son programme est chargé.
Pendant ce temps, dans la salle d’attente de son bureau, des jeunes attendent. Impatients. Chacun attend son tour pour passer chez le boss. Oui. Parce qu’à 24 ans, Huguo Boss, comme il a décidé de se faire appeler est déjà un chef d’entreprise. Passé les entretiens téléphoniques, il honore ses rendez-vous.
Titulaire d’une licence en transport et logistique, Huguo Boss, a décidé de se lancer dans la musique. Tout commence en 2019 pour le jeune artiste rappeur. Sa collaboration avec l’artiste ivoirien, d’origine burkinabè du même âge que lui, Jean Michel Zagré, dit MC One sur le titre « Ça connait pas ». Cette chanson le propulse. Très vite, il gagne en audience et enchaîne les tubes. Les titres « Bébé » et « On s’amuse » cartonnent. Entre prestations musicales et voyages, Hugo Boss alimente son carnet d’adresse.
Le sens des affaires
Sa jeunesse, son »style frais » et soigné, sa complicité avec les jeunes de sa génération et son influence sur les réseaux sociaux (plus d’un million d’abonnés sur différentes plateformes) attirent les entreprises. Il devient ainsi ambassadeur de plusieurs marques. « Je ne suis pas allé vers les entreprises. J’ai plutôt travaillé sur moi-même, mon style et à travers ma façon de faire les choses, ces entreprises ont vu que je pouvais faire leur affaire donc elles m’ont appelé », explique l’artiste.
Huguo Boss est donc un artiste qui a le sens des affaires. En octobre 2020, à 22 ans, il crée une agence de communication digitale. Le succès est immédiat. Beaucoup d’entreprises se tournent vers lui. Il enchaîne l’année suivante. Il ouvre un restaurant de luxe au quartier Patte d’oie de Ouagadougou. Il ne s’arrête pas là. Il s’est lancé récemment dans la gestion immobilière en proposant des maisons en location.
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Et pourtant, rien n’a été acquis d’avance pour Huguo Boss. En 2017, après l’obtention de son baccalauréat, il décide de faire la musique. Ses parents s’opposent. « Pour les parents, quelqu’un qui laisse ses études et ses diplômes pour faire la musique, c’est un égarement », regrette le promoteur du Festival de la jeunesse. Malgré ce refus, il sort son premier album. Le succès n’est pas au rendez-vous. Loin de se décourager, il ne lâche rien. Le pari fini par payer avec la popularité qui l’accompagne en ce moment.
Partager son expérience
Huguo Boss est un entrepreneur né. En 2014, alors qu’il est toujours élève, il propose divers produits dans le groupe, « Yo man, y a quel ken », une sorte de marché virtuelle. « Je faisais la publicité d’articles que je vendais comme les téléphones, des ordinateurs, des chaussures, etc. », se souvient l’artiste. C’est de là qu’est parti de l’idée de créer son agence de communication Boss Life.
Le succès rapide de Huguo Boss, étonne. Ses activités suscitent des suspicions de blanchiments d’argent. Mais, l’artiste est formel. Son argent est propre. « Lorsqu’un jeune réussi à sortir la tête de l’eau, on pense qu’il est dans une secte ou qu’il fait du blanchiment d’argent. Il serait bien pour les personnes qui pensent ainsi de demander des conseils auprès de ceux qui ont réussi », suggère le jeune millionnaire.
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Du haut de ses 24 ans, l’artiste a également des modèles de réussite qui l’inspirent. « Je considère Fabrice Sawegnon et Ahmed Moussa Diallo comme des modèles pour moi. Ils ont tous une histoire particulière qui force le respect » raconte Huguo Boss.
Ahmed Moussa Diallo qui a vu le jeune homme grandir depuis ses débuts affirment que son filleul déborde d’idées et d’énergie. Cependant, il l’invite à « canaliser ses énergies » pour avoir un gros impact et pour aller plus loin.
Malgré son jeune âge, Huguo Boss veut être une source d’inspiration pour les autres jeunes. C’est pourquoi, il espère partager son expérience à travers des séances de formations afin de convaincre les plus sceptiques, qu’un jeune peut réussir à partir de pas grand-chose. Tout cela, sans pour autant mettre de côté sa première passion, la musique.
Faïshal Ouédraogo (Stagiaire)