Quel schéma pour la réconciliation au Burkina ? La justice avant toute chose, clament certains. La réconciliation de toute urgence, au regard de la situation du pays, rétorquent d’autres. Ce débat, ravivé à l’occasion du retour de Blaise Compaoré au Burkina depuis 8 ans, s’est déporté sur le plateau de Ya’Débat de Studio Yafa.
Un point d’accord entre les invités de Ya’Débat. La rencontre entre les anciens chefs d’Etat était une bonne idée. Selon eux, la situation du pays marquée par des attaques incessantes et aussi meurtrières les unes que les autres commandaient que ceux qui ont dirigés le pays se mettent ensemble pour discuter la survie de la patrie en sursis.
Roch Kaboré a dit avoir été empêché par une foule de sortir de son domicile. Il n’a donc pas assisté à la rencontre. Pour Yaya Zoungrana, cet argument de l’ancien président ne tient pas du tout. Poursuivant son argumentation, il estime que c’est juste une fuite de responsabilité de la part de celui qui a dirigé le Burkina pendant 6 ans.
« Dans sa gouvernance, Roch Kaboré ne s’est jamais montré dur et encore une fois il montre qu’il manque de leadership. C’est une rencontre à laquelle il a été invité pour mettre sa contribution ses idées et il devait agir au nom de son statut d’ancien président et non comme président du MPP » tranche le responsable du CDP.
La réconciliation, oui, mais pas en sacrifiant la justice, clame pour sa part Bienvenu Bakiono, membre du bureau exécutif du MPP. Pour lui, Roch Kaboré a eu une position républicaine. Blaise Compaoré a été condamné par la justice de ce pays et force doit rester à la loi, dès lors qu’il a foulé le sol Burkinabè.
Roch Kaboré ne n’est pas rendu complice d’un déni de justice, n’a pas cautionné l’impunité et c’est en cela qu’il faut comprendre son absence, défend l’invité Bakiono. La cohésion sociale, la réconciliation nationale pour faire face à l’ennemi, commun, mais sur le socle de la justice, a poursuivi l’invité.
Cet argument de la justice comme préalable à la justice, Yaya Zoungrana ne semble pas vouloir l’entendre. Il prône, « un arrangement ». . « C’est vrai que les pouvoirs sont séparés. La justice a donné son verdict, mais l’exécutif a aussi ce pouvoir de gracier Blaise Compaoré dans le seul but de promouvoir la cohésion sociale et la réconciliation sociale. C’est une possibilité et je pense que ce cela est faisable » suggère-t-il.
Pour la première fois depuis 8 ans, Blaise Compaoré est revenu Burkina Faso. Prévue pour réunir 5 anciens chefs d’Etat autour du Président Damiba le 09 juillet dernier, ce sont finalement deux qui étaient là. Selon la présidence du Faso, l’objectif de la rencontre était de discuter de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Mais la rencontre telle que souhaitée n’a pas tenu ses promesses. Roch Kaboré a été empêché par ses militants de prendre part à la rencontre, et les présidents Michel Kafando et Yacouba Isaac Zida également absents pour des raisons de santé et administrative.
L’intégralité du débat est à suivre ce samedi à 10h sur radio Légende (94.4) et Salankoloto (97.3) à Ouagadougou et sur les ondes de nos radios partenaires à travers le Burkina