Parvenir à concilier vie professionnelle et vie familiale peut se révéler difficile pour certaines femmes. Entre le boulot et les devoirs conjugaux, chaque femme utilise des moyens pour s’adapter afin de trouver le juste équilibre. Découvrez le quotidien de certaines femmes qui concilient travail et foyer.

Il est 16h20 dans un service de l’administration publique à Ouagadougou. Devant son ordinateur, la secrétaire de direction Yasmina Nana assure la réception des dossiers et fournit des renseignements aux usagers. Censée descendre à 16h, cette dame de la trentaine dit rester parfois au bureau jusqu’à 18h voire 20h pour évacuer certains dossiers urgents.

Femme au foyer, Yasmina dit trouver l’équilibre entre sa vie professionnelle et son foyer à travers une bonne planification. « Moi, je n’ai pas de fille de ménage. Donc, c’est moi qui gère tout. Le jour où tu descends tard, c’est un peu compliqué. J’ai essayé de voir comment je peux gérer, même si je ne cuisine pas tous les jours, je cuisine un jour sur deux et je mets au frigo », explique Yasmina.

S’occuper aussi des enfants

À la différence de Yasmina, Wendyam Tiemtoré a recours à une aide-ménagère. Elle est pharmacienne et mère de deux enfants. La jeune fille qu’elle emploie s’occupe d’une partie des tâches ménagères mais cette aide ne l’empêche pas d’accomplir certaines activités le matin avant de se rendre au service et le soir après la descente.

« Je fais la cuisine moi-même et pour certaines tâches, je les exécute moi-même donc qu’il y ait l’aide-ménagère ou pas, cela ne change pas grand-chose. Je sais que du lundi au vendredi, il y a les heures de service donc quand je rentre le soir, il y a une heure à laquelle il faut s’occuper des enfants, faire leurs devoirs, cuisiner », révèle la pharmacienne.

Au quartier Tanghin de la ville de Ouagadougou, Maimouna Bamouni est à la fois serveuse et caissière dans une cafétéria. Employée dans cette structure depuis neuf ans, cette mère de deux enfants alterne les heures de service. Au regard de son occupation professionnelle, elle s’inquiète pour l’éducation de ses enfants. « Nous sommes montés à 14h. Dans les normes, on doit descendre à 22h mais ce n’est pas évident. On peut aller jusqu’à 23h30 voire minuit. Par exemple demain, je serai là de 22h à 6h du matin », regrette-t-elle.

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Avec un tel agenda, Maimouna manque de temps pour s’occuper de ses enfants. Ce qui l’inquiète : « La grande difficulté, c’est l’éducation de nos enfants parce que nous ne sommes pas là pour eux. C’est vrai que papa est là mais si je suis présente, peut-être que je vais lui apporter plus encore ».

Certains hommes prêtent main forte à leurs compagnes dans l’exécution des tâches ménagères. C’est le cas de Kalifa Soré. Lorsque son épouse est occupée par les obligations professionnelles, il prend le relais à la maison. « Si par exemple, elle est trop prise ou qu’au service elle n’a pas fini vite, soit elle ne se sent pas ou s’il y a des conditions naturelles qui font qu’elle n’arrive pas à aménager les travaux, si je suis en santé, il y a des travaux que je peux faire », indique-t-il.

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Pour trouver l’équilibre entre la vie familiale et professionnelle, le sociologue Patrice Kouraogo propose deux éléments d’adaptation. « Le premier élément, c’est l’organisation. Le deuxième élément, c’est assumer son rôle de telle sorte que si elle quitte le foyer, après avoir accompli des rôles dans la famille, elle va dans sa vie professionnelle, c’est-à-dire au bureau. Là aussi, elle doit s’assumer et le comment réside dans la capacité organisationnelle et la capacité de s’assumer et surtout ne pas mélanger les deux catégories de rôle », suggère le sociologue.

Le sociologue insiste sur la bonne organisation au niveau des femmes. Il est convaincu que malgré les difficultés, elles peuvent bien arriver à trouver l’équilibre entre vie professionnelle et familiale à condition aussi de bénéficier du soutien de leur conjoint.

Faishal Ouédraogo