Dans un contexte de transition politique, suite au coup d’Etat du 24 janvier 2022, marqué par l’insécurité, les jeunes, premiers acteurs et premières victimes du terrorisme doivent être à l’avant-garde pour le retour de la paix selon le président du conseil national de la jeunesse (CNJ) Moumouni Dialla. Interview.
Ce 12 août 2022 est célébrée la journée internationale de la jeunesse. Quelle est la situation de ces jeunes au moment où vous célébrez cette journée ?
Nous sommes dans un contexte difficile, dans un contexte d’attaques permanentes sur l’étendue du territoire national, dans un contexte de crise humanitaire, dans un contexte de vulnérabilité et de souffrance de la jeunesse. Pour nous, c’est moment de réflexion, d’introspection.
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Est-ce que la voie des jeunes porte réellement dans un contexte liée à une Transition politique ?
La voix des jeunes doit porter. Nous avons demandé au gouvernement pour que, la Transition soit celle qui soit une dynamique de transition générationnelle, de promotion d’une nouvelle classe élite de gestion du pays. Il ne faut pas continuer dans la même chose. Il ne faut pas continuer à faire la même chose. C’est pourquoi, nous avons foi et nous croyons que pour réussir cette étape du Burkina Faso et regarder l’avenir avec sérénité, il faut mobiliser la jeunesse. Il faut la positionner. Il faut la mettre devant pour qu’elle puisse engager les sentiers prioritaires de notre pays. Est-ce que la Transition fait avec la jeunesse ? La Transition doit faire avec la jeunesse sinon ce aura seulement une transition de plus.
Alors, que faire pour que les jeunes se sentent plus impliqués surtout dans un contexte lié au terrorisme où ils sont les principaux acteurs ?
D’abord, il faut accepter que la jeunesse soit impliquée dans la gestion des affaires publiques. Il faut outiller la jeunesse. Il faut trouver de l’emploi pour les jeunes pour que, eux-mêmes, soit autonomes. Il faut ensuite les sensibiliser à contribuer fortement à la lutte contre le terrorisme. Vous avez un pays où plus de 77,9% des jeunes qui ont moins de 35 ans. Il est inconcevable que dans cette guerre asymétrique, on puisse la gagner sans l’implication de la jeunesse, sans avoir des mécanismes et des stratégies de mobilisation de la jeunesse, de son positionnement et de son implication dans la lutte contre le terrorisme. C’est un avis et cela s’apparente comme une parole biblique qui est nécessaire dans la lutte contre le terrorisme.
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Mais, le constat qui se fait aujourd’hui, c’est que certains jeunes estiment que ceux qui les représentent ne portent pas assez leur voix.
La situation est assez complexe. Nous parlons. Nous disons. Nous proposons. Mais l’application incombe et revient au gouvernement. Maintenant s’il y a des propositions qui ont été faites et qui n’ont pas été mises en œuvre, cela ne relève pas de nous. Les foras nationaux de jeunesse se tiennent depuis 2005. Mais quand vous prenez le bilan de la mise ne œuvre de ces différents foras, c’est alarmant. Cela ne nous incombe pas. La conduite et la mise en application des politiques publiques incombent au gouvernement. Mais qu’à cela ne tienne, chaque année, nous nous évertuons à faire des recommandations en tenant compte des préoccupations des jeunes jusqu’à la base.