Contraindre le gouvernement et le patronat à traiter leurs revendications avec plus de sérieux et exiger du gouvernement la fin des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales. Tel est l’objet de la rencontre des unités syndicales prévue ce samedi 17 août 2019 à Ouagadougou. Cette rencontre intervient dans un contexte de fronde sociale que connait le Burkina depuis 2015. Pour des jeunes, celle-ci est imputable au dialogue de sourds entre gouvernement et syndicats.
Le climat social en ébullition au Burkina Faso depuis 2015 handicape les initiatives de jeunes. « Plusieurs de nos dossiers ont été bloqués, par exemple, pendant la crise au niveau des impôts », confie Emile Ky, jeune architecte. Malgré cette situation, l’Unité d’action syndicale (UAS) – la faîtière des mouvements syndicaux – compte durcir le ton. Au cours d’une conférence de presse animée le 13 août à Ouagadougou, le président du mois Yamba Georges Koanda a dénoncé le mépris du gouvernement face à leurs revendications. Depuis 2015, selon l’UAS, le gouvernement ne respecte pas ses engagements.
Pour contraindre le gouvernement au respect des engagements pris, l’UAS annonce une mobilisation des secrétaires généraux de toutes les organisations ce samedi 17 août. S’ils reconnaissent que la lutte est légitime dans un état démocratique, des jeunes dénoncent, toutefois, la méthode utilisée par les mouvements syndicaux.
»D’ailleurs, affirme Fati Simporé, étudiante à l’Université de Ouagadougou, les syndicats luttent pour leurs propres intérêts. Dès que leurs revendications sont satisfaites, on ne les entend plus ». Par contre, selon Miguel Koama, invité sur le plateau de l’émission Ya Débat de Studio Yafa le 17 mai dernier, les syndicats n’ont pas besoin de rappeler les revendications dans un pays où le gouvernement doit anticiper sur les préoccupations de la population et des jeunes en particulier. La conséquence de ce dialogue où les deux parties n’arrivent pas à se mettre d’accord, ce sont les jeunes qui récoltent les pots cassés. Tout compte fait, les responsabilités des acteurs sont partagées selon Koama. Pour lui, chaque camp prêche pour sa paroisse au détriment de l’intérêt général. Le gouvernement tire à boulet rouge, de même que les syndicats, chacun au nom des intérêts ‘’coopératrices’’. « Nous sommes dans un débat de sourds », déplore-t-il.