Un rythme effréné ! Des nuits avec peu ou pas de sommeil. Il faut profiter de la fête au maximum, telle semble être l’attitude des populations de Bobo-Dioulasso qui accueille la Semaine nationale de la Culture. C’est la fête jusqu’au bout de la nuit. Et toutes les nuits sont ainsi pendant toute la durée de la biennale.
« Il y a SOBBRA, Castel, Chill… c’est lequel vous voulez ? Mais c’est pas bien frais. Hier tout était fini. Comme il y avait beaucoup de monde. Ce matin on a commandé mais ce n’est pas venu tôt », lance Sabine, une serveuse dans un débit de boissons à Bobo-Dioulasso, à des clients qui viennent de s’installer. Comme ce maquis, de nombreux endroits sont bondés de monde durant les nuits de la Semaine nationale de la Culture (SNC). Eh oui ! Les nuits bobolaises sont encore plus surchauffées ces temps-ci, non pas du fait des coupures d’électricité, mais par la ferveur de la 21e SNC. Que ce soit les activités de la biennale ou d’autres activités initiées en marge ou encore les endroits chauds de la ville, les populations de Bobo-Dioulasso ont refusé d’aller tôt au lit.
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Issa Ilboudo un agent de l’Etat en service à Bobo-Dioulasso, rencontré à la place de la mairie centrale suivant un concert gratuit offert par la commune, témoigne : «Toutes les rues sont animées les soirs. On sent vraiment la fête dans la ville de Bobo-Dioulasso ». A l’en croire, « on sent la vie, on sent que le pays vit malgré tout. C’est ce dont on a besoin, c’est ce que nous voulons toujours pour notre pays ». Dans un sourire mal dissimulé, il avoue que lui, comme de nombreuses personnes « dorment tard depuis le début de la SNC », ajoutant que « dans certains endroits ils ne dorment même pas. Ils restent dans les endroits chauds de la ville jusqu’au petit matin ».
Un vendeur de viande mécontent
Un vendeur de viande, Ousmane Tamboura, qui a installé son four devant un débit de boisson sur le boulevard, dans un nuage de fumée, et servant un client, puis encaissant son argent, nous dit bien apprécier l’ambiance et la SNC qu’il considère comme une fête. Mais il grince des dents pour ce qui est de son chiffre d’affaires : «Depuis que la SNC a commencé, notre marché est devenu marché de nuit. C’est surtout la nuit que les clients viennent chez nous. Dans la journée, les gens qui venaient, partent à la SNC. Notre marché a diminué ».
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Pour ce qui sont des activités qui retiennent les populations de Bobo-Dioulasso tard dehors, il y a des initiatives comme celle de la municipalité. Le chef de service des activités culturelles et artistiques de la commune de Bobo-Dioulasso, Lamine Sanou, explique qu’entre 11 et 12 artistes sont programmés par jour sur l’espace en face de l’hôtel de ville. « On commence à 21 h jusqu’à minuit ou minuit 30. On a placé 700 chaises mais on est débordés. On est à peu près à 1000 spectateurs par jour. L’ambiance est bonne », confie-t-il avant de décrocher son téléphone pour répondre à l’appel d’un artiste qui s’est trompé de lieu.
Bobo-Dioulasso vit ainsi la SNC. En rythme, en musique, en fête…
Boureima Dembélé