43 ans après sa mort, le message de Bob Marley continue de traverser des générations. Sa musique, avec son message universel et intemporel, est plus que jamais d’actualité selon plusieurs adeptes. Au Burkina, le message du reggaeman jamaïcain résonne toujours.
Il vit comme un rasta et se proclame disciple de Bob Marley. Sa musique s’enracine dans la pure tradition du rastafarisme saupoudrée de sonorités locales. Le Kundé, sorte de guitare à trois cordes, ne le quitte presque jamais. En concert, lorsqu’il se retranche dans sa ferme à Koubri où il vit, ou invité pour des émissions…
Pour Ima Hado, Bob Marley est un style de vie. Et il s’y sent bien. Vêtu d’un pantalon jean et d’un boubou en cotonnade locale, les dreadlocks bien fournis, Ima Hado a le pas agile. Quand il évoque la date du 11 mai et ce que représente pour lui Bob Marley, c’est avec émotion. « Le 11 mai pour nous, ça représente vraiment une histoire qui parle du passé, du présent, et même du futur. Je pense que ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le roi du reggae. Il y a un grand impact avec ses proverbes, ses titres de chansons », se réjouit le musicien, avant d’ajouter : «le rastafari, c’est ma vie. C’est une vie simple, une vie d’amour, c’est une vie aussi de collaboration avec ton prochain ».
Artiste le plus titré des Marley d’or (cérémonie de récompense des meilleurs artistes de reggae au Burkina), il ne cache pas que malgré le temps, il trouve toujours réconfort et inspiration dans la musique de celui qui est surnommé le « pape du reggae ».
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Considéré à tort comme un milieu très macho, le rastafarisme est souvent victime de certains préjugés. Comme une réponse, certains adeptes répondent par « No woman, no cry », cette chanson qui selon eux, est la preuve que Bob Marley et le rastafarisme ont toujours été sensibles à la condition féminine et luttent à ses côtés pour plus d’émancipation. En tout cas, c’est la conviction de Assetou Segda, alias, « princesse du ghetto », animatrice d’une émission reggae dans une radio locale.
Sac en bandoulière et coiffée d’un bonnet, elle explique qu’elle s’épanouit dans les messages du reggae et dans le mode de vie des disciples du mouvement, même si les débuts n’ont pas été faciles. « Au début ce n’était pas simple. On nous traitait de droguées et filles faciles. Mais de nos jours, je suis heureuse de voir des femmes qui s’y mettent, qui portent des dread et tout. On a tenu et aujourd’hui on est heureuse », se réjouit-elle.
Foi de l’animatrice, la journée du 11 mai, c’est du « one love ». « Ce sont les bonnes vibrations. C’est tout ce que Dieu nous demande, aimer son prochain comme soi-même. De toute sa vie, c’est ce que Bob Marley a fait. Il a aimé la vie, les gens, la vérité, la joie et le bonheur. Il avait un message très simple, c’est l’amour du prochain, c’est la positivité, et c’est l’héritage qu’il a toujours donné au reste du monde. Ce sont ces vib’s [vibration] qu’on essaie de porter avec cet anniversaire de décès », analyse l’animatrice.
Un message actuel
Passamdé Sawadogo de son nom d’artiste « Océan » est également animateur d’une émission de reggae. Reconnaissable par ses longs dreadlocks, il estime également que la date 11 mai au-delà de l’anniversaire de la mort de Bobo Marley est comme une journée mondiale de la célébration du reggae et du message du rastafarisme.
« Moi Océan, si je parle aujourd’hui au nom de Rasta, c’est grâce à Bob Marley. C’est grâce à Rastafari que j’ai commencé à écrire les chansons reggae quand je suis arrivé au collège. Du coup cela m’a transformé », explique-t-il, avec une passion qui se laisse lire sur son visage. Il ajoute que les messages de Bob Marley sont d’actualité et continuent de façonner les mentalités.
« L’héritage principal que Bob Marley a laissé, c’est que l’on peut partir de rien et arriver au sommet, qu’on peut partir du ghetto, et être un héros si on accepte vraiment se sacrifier. Et c’est ça qui fait qu’on est dans la communauté Rasta », se convainc l’auteur de Buud Warba.
Au Burkina Faso le 11 mai a été marqué par des concerts et notamment la cérémonie du Marley d’or qui a réuni des artistes du Burkina et de la sous région pour un concert et des distinctions.
Carolle Ouattara (Collaboratrice)