A Bobo Dioulasso, une coiffure traditionnelle fait la réputation de la communauté bôbô. Communément appelée coiffe bôbô, elle est pratiquée particulièrement à l’occasion du nouvel an bôbô et aussi lors de certains évènements importants.
Dans l’effervescence du Stade Aboubacar Sangoulé Lamizana de Bobo Dioulasso, au rythme des tambours, un groupe de femmes défilent avec grâce. Des soutiens gorges couvrent leurs poitrines. Leurs hanches sont ornées de bijoux traditionnels. Mais ce qui capte l’attention, c’est l’éclat de leurs coiffures atypiques. Sur leurs têtes, des coiffes ornées de guirlandes, multicolores et brillantes.
Derrière ces jeunes filles, un autre groupe de femmes avance de façon plus solennelle, vêtues de blanc immaculé. Les coiffes surélevées comme une crête sont cachées par des tissus blancs. « La tenue signifie la paix dans notre communauté. Ça nous procure du bonheur parce que c’est seulement pendant le djonmèlè qu’on le fait. On est souvent appelé pendant des festivals pour défiler », explique plus tard, Korotimi Sanou.
Tout un rituel
Minata Sanou, gardienne de ces traditions a consacré sa vie à la préservation de ce savoir culturel et ancestral. Ces coiffures ne sont pas simplement un ornement. Elles sont aussi un élément central de la culture bôbô.
« Avant de porter l’accoutrement, nous écrasons la farine devant la grande cour ; on tue beaucoup de bœufs ensuite on prépare dans chaque grande famille. Si nous finissons de manger, nous faisons la fête. Le lendemain, les filles portent les accoutrements pour danser pendant sept jours », raconte-t-elle avec passion.
Un héritage culturel
Pratiquées habituellement durant le « djonmèlè », le nouvel an bôbô, ces coiffures sont un rite de passage, marquant la transition vers l’âge adulte. Les jeunes filles sont initiées aux secrets de cette tradition par des femmes expérimentées, chaque coiffe étant unique et reflétant la personnalité de celle qui la porte.
« Toute jeune fille bôbô peut le faire si elle aime seulement. Pendant des fêtes, si on vient nous demander de présenter notre coutume, nous portons ces tenues et les coiffes pour montrer aux gens qui nous sommes », ajoute Minata Sanou avec fierté.
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Cependant, les jeunes filles pratiquent la coiffe bôbô de façon occasionnelle lors de certaines cérémonies comme les mariages. Les coiffes bôbô sont bien plus qu’un simple accessoire. Elles sont le symbole de la féminité et de la continuité culturelle malgré la prégnance des coiffures modernes.