Les examens du baccalauréat et du brevet d’étude du premier cycle (BEPC) approchent à grands pas au Burkina Faso. Dans les salles de classe, les groupes de travail, l’atmosphère est de détermination malgré le stress. Les candidats, conscients de l’importance de ces examens, s’adonnent aux dernières révisions pour se compter parmi les admis au jour des résultats.
Sous l’ombre d’un grand neemier, derrière une salle de classe, Nicosia Nikièma la craie blanche traçant des équations sur son bras, s’attaque à un exercice de mathématiques. Ses camarades, cahiers et polycopies en main, l’observent attentivement et échangent parfois des commentaires. De temps en temps, la jeune fille se retourne, pose des questions, puis se replonge dans son travail.
« Comme vous le voyez, nous sommes en train de traiter des exercices. On n’a pas le choix. On doit bosser. Parce qu’il faut que je sois parmi les admis au Bac », se promet Nicosia, visiblement déterminée. Elle passe pour la première fois le baccalauréat série D. Chaque révision constitue pour elle un pas de plus vers le succès à l’examen. « Pour le moment, les révisions se passent bien. Je suis avec mes amis depuis le matin et nous n’allons rentrer que le soir », avoue-t-elle.
Privilégier le travail en groupe
Dans moins d’un mois, le 17 juin 2024, les épreuves débuteront. Nicosia préférant l’esprit de solidarité à l’isolement, révise avec ses amis. Elle en profite pour s’enrichir de leur connaissance. Le stress est palpable, toutefois, la confiance est là, assure-t-elle.
Franck Junior Bado, son camarade de classe, partage cette même tension, mêlée d’espoir. Les matières scientifiques, comme des montagnes à escalader, lui inspire une certaine crainte. Mais il s’entraîne dur pour surmonter ses lacunes.
« C’est difficile de bosser à la maison, donc on se retrouve à l’école en groupe. Avec certains amis, on échange nos connaissances pour mieux réviser. Comme l’examen est proche, on discute de tout. Chacun apporte ce qu’il sait », explique Franck avec sérénité.
Cependant, ce potentiel futur bachelier doit rattraper son retard pour être prêt aux examens. Il a accumulé certaines leçons. « Souvent, on a du mal à se concentrer durant toute l’année et parfois, on est un peu surpris. Mais je pense que je vais me rattraper », assure-t-il.
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Non loin de là, dans une classe de troisième, des élèves terminent leur dernier cours de Mathématiques. Pegwendé Ouédraogo, l’enseignant, venu remplacer un collègue malade, guide les candidats au BEPC. L’examen du BEPC débute le 6 juin 2024. A deux semaines environ de l’examen, Ousseynatou Diallo a établi un programme d’études rigoureux. « Je me réveille à 4 heures et je commence par SVT(Sciences de la vie et de la terre). Si aujourd’hui je bosse SVT, demain, ce sera l’histoire-géo. Je viens à l’école à 6h30. À 12h, je rentre et j’apprends l’allemand en essayant de prononcer des mots. À 14h30, je suis à l’école et après 17h, j’étudie PC (Physique chimie) », détaille-t-elle.
Mahamad Tiemtoré suit un programme similaire. Il s’exerce à la physique-chimie et aux mathématiques pendant ses temps libres. « J’ai fini les autres leçons depuis quelques mois. Je mets un peu l’accent sur les mathématiques pour relever mon niveau », affirme Mahamad. Ousseynatou et Mahamad se sont inscrits à des cours d’appui pour combler leurs lacunes en mathématiques et en physique-chimie.
Au Lycée Nelson Mandela de Ouagadougou, les vacances se font sentir. La cour habituellement bondée est presque vide. Quelques élèves jouent au football, tandis que d’autres, en classe d’examen, révisent intensément. Mohamed, élève en classe de terminale D, et ses camarades, faute de s’inscrire aux cours d’appui, travaillent en groupe. « Nous traitons les exercices. Lorsque nous sommes bloqués, nous avons une application qui nous permet de savoir si ce que nous avons fait est juste », explique Mohamed.
Éviter le surmenage
Sonia, quant à elle, respire enfin après son dernier cours de mathématiques. La pression de l’examen est là, mais elle sait qu’elle doit garder la tête froide pour aborder chaque matière avec sérénité. « On n’arrive plus à se concentrer tellement on est stressé. Tu prends un cahier, tu commences à bosser. Et après, tu te dis qu’il y a une autre matière comme l’histoire que tu dois réviser », explique-t-elle avec un sourire qui trahit ses nerfs.
Pegwendé Ouédraogo, enseignant de mathématiques reconnaît que les candidats sont généralement stressés à l’approche des examens. Ils conseillent toujours aux élèves de bien s’organiser.
« Il y a des élèves qui font des nuits blanches, et dans la journée ils passent leur temps à dormir. Pourtant, pendant l’examen, ils doivent composer dans la journée. Si on habitue le cerveau à dormir la journée et travailler la nuit, je pense que cela peut jouer à l’examen », conseille-t-il. C’est pourquoi, il recommande d’avoir toujours un calendrier d’étude et se donner du temps de repos pour éviter les surmenages.
Boukari Ouédraogo