Sevrage tabagique : les efforts pour une vie sans fumée
Une main tenant une cigarette, Photo by Medsile via Iwaria

Sevrage tabagique : les efforts pour une vie sans fumée

La dépendance à la cigarette touche beaucoup de jeunes au Burkina Faso. Certains souhaitent arrêter de fumer mais n’y arrivent pas. L’unité d’aide au sevrage tabagique du centre hospitalier universitaire Yalgado Ouedraogo qui a ouvert ses portes en mai 2017 accompagne les patients leur décision d’arrêter de fumer.

En ce matin ensoleillé, le silence règne dans la cour du centre. Le bâtiment violet aux portes et fenêtres jaunes se dresse fièrement. Un symbole d’espoir pour ceux qui veulent se libérer de l’emprise du tabac.

Dans la salle d’attente, Boukary Nanema, un homme d’une cinquantaine d’années, attend son tour. Son visage, marqué par les années de tabagisme, trahit son angoisse. « Je peux fumer quatre ou cinq paquets par jour », confesse-t-il, la voix lourde de regret. Une toux persistante l’a conduit ici, et après des examens, le verdict est tombé : « On a trouvé que la cigarette a brûlé tout mon cœur. » Depuis deux mois, il s’accroche à sa décision d’arrêter, venant régulièrement au centre pour des conseils et du soutien.

Un peu plus loin, Abdoulaye Yatassaye, également quinquagénaire, raconte son parcours avec une lueur de fierté dans les yeux. Ancien fumeur de longue date, il a réussi à se libérer de cette habitude. Il se souvient des premiers jours de son sevrage, le combat contre l’envie de fumer, les chewing-gums mâchés pour calmer ses nerfs.

4800 décès dus à la cigarette

« Les médecins m’ont dit que si je veux vivre longtemps, je dois arrêter. C’était un traitement à vie », explique-t-il. Aujourd’hui, il respire mieux et est perturbé par l’odeur de la cigarette des autres. « Je me sens bien, l’envie de fumer ne me vient plus », se réjouit-t-il presque.

En 2017, le ministère de la santé estimait à 4800 le nombre de décès annuels dus au tabac au Burkina Faso. Georges Ouédraogo, le coordonnateur de l’unité, connaît bien les ravages du tabagisme. « La dépendance au tabac a deux composantes : la dépendance médicamenteuse à la nicotine et la dépendance comportementale. Par habitude ou désir, une personne peut fumer même sans en avoir vraiment envie », détaille Georges Ouédraogo.


Lire aussi: la nouvelle mesure anti-tabac peine à être respectée

Depuis son ouverture, l’unité d’aide au sevrage tabagique de Ouagadougou a accueilli près de 1500 personnes, avec un taux de réussite de 18%. Georges Ouédraogo rappelle que tout moment est propice pour arrêter de fumer.