A Ouagadougou et certainement dans d’autres localités du Burkina Faso, la saison des pluies offre des possibilités de business. De fait, durant cette période, de petits commerces liés à l’hivernage prennent corps et meurent avec lui. Des produits alimentaires à des effets d’habillements, beaucoup de choses se vendent, mais juste pour quelques mois.
En même temps que verdissent les premières pousses d’herbes et que la nature prend plus de vert, de petits commerces naissent à Ouagadougou et certainement dans d’autres villes du pays. C’est dire que l’hivernage n’apporte pas que de la pluie. Des business prennent forme pendant cette période et meurent avec elle. Maïs frais grillé, arachides fraîches, chenilles de karité communément appelées « chitoumou », parapluies, des imperméables… sont vendus le temps de la saison des pluies. Un commerce qui ne dure que quelques mois.
A lire aussi: Saison pluvieuse: fortes pluies, inondations, dégâts, continuer à prendre des précautions
Et pourtant certaines couches de la population profitent de cette période pour se faire des sous. Son nourrisson au dos, Justine Sebego, éventail en main essaie de maintenir incandescentes des braises entassées dans un fourneau sous un grillage. A côté, l’on peut voir un tas d’épis de maïs frais. Une fois les braises sont bien rouges, elle débarrasse les maïs de leur enveloppe et les met sur le grillage. Et ces gestes, elle dit les faire tous les jours pendant 5 ou 6 heures pour son petit commerce saisonnier, à quelques pas du marché Nabi yaar.
Du maïs frais grillé
«Je commence à griller le maïs au mois d’août, car c’est la période et ça marche. Il y aura un moment où les gens n’en voudront plus, le maïs devient sec également et celui qui vient nous livrer arrête de nous livrer. J’ai commencé en 2017 », explique l’élève en vacances. Du reste, elle ajoute que ce sont les recettes de la vente de maïs qui lui permettent de payer ses frais de scolarité, en cours du soir.
Devant une table, un curieux regroupement d’enfants, de femmes et d’hommes attire l’attention, à quelques kilomètres du commerce de Justine. A l’approche, ce sont des chenilles de karité, fraîches et frites que Awa Dembélé vend. Employant quatre personnes, elle dit tirer de ce commerce saisonnier l’essentiel de ses revenus.
A lire aussi: Invasion des éléphants dans les champs à Ouroubonon: une grosse épine dans les pieds des cultivateurs
« C’est dans ça on paie la maison et on fait nos petites dépenses », confie-t-elle. Mais, à l’en croire, « les chenilles commencent de juin en août. Mais c’est en août qu’il y en a en abondance car elles n’aiment pas les grandes pluies. A cette période elles sont grosses et le prix baisse. S’il y a la pluie, les chenilles fraîches sont disponibles jusqu’en fin août ».
Sac au dos chargé de parapluies, Mohamed parcourt des kilomètres chaque jour à pied pour rallier le centre-ville. Objectif : vendre des parapluies. Conscient que ce commerce est saisonnier, il devra en trouver un autre à la fin de la saison des pluies. « A partir de septembre je vends des chaussettes », affirme-t-il comme pour se rassurer. Aussi, il fait savoir que ce commerce l’occupe de juillet à septembre. Et il arrive à en écouler un ou deux parapluies par jour.
Ainsi se déroule le commerce saisonnier pour ces populations de Ouagadougou. Certains font de bonnes affaires pendant la période, d’autres sont obligés de ranger dans un coin de la maison le reste des marchandises, en attendant le prochain hivernage. Du moins pour les produits non périssables.
Boureima DEMBELE