250 jeunes filles et femmes du Burkina sont en campagne digitale pour promouvoir la paix, la cohésion sociale et la sécurité. A travers des vignettes sur lesquelles des messages de paix, de sensibilisation et d’interpellation sont publiés, cette activité virtuelle a été lancée par le Cadre de concertation des organisations de la société civile. C’est une L’initiative est fort appréciée par la Commission justice et paix impliquée dans le projet Fasoveil.
Depuis le 1er septembre 2024, la toile burkinabè est inondée de visuels. On peut voir des images de femmes ou de jeunes filles suivies de message autour de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale. C’est une initiative du Cadre de concertation des organisations et de la participation citoyenne. Ce projet de promotion de la paix date du 4 août 2022.
« Les femmes s’étaient mobilisées pour aller voir les autorités du pays afin de manifester leur intérêt et leur engagement pour accompagner la dynamique de la reconquête du territoire. Le 9 septembre, l’initiative -Femme Paix Sécurité – avec un chapelet d’actions avait suivi, l’objectif étant d’utiliser de façon optimale et judicieuse les réseaux sociaux pour contribution à la construction d’une société épanouie », explique la coordinatrice du Cadre, Martine Yabré.
Recoudre le tissu social, une urgence !
Le Burkina Faso mérite une réconciliation de sa population. Ces populations, rappelle Martine Yabré, doivent se réconcilier entre elles d’abord avant de l’étendre aux autres. « Il y a une déchirure à recoudre. On ne peut pas continuer à être enfoncé dans cette insécurité et cette situation dans laquelle nous sommes en train de nous faire perdre toutes nos libertés fondamentales », insiste-t-elle. Il ne faut donc attendre de soutien ni financier ni matériel. C’est pourquoi le Cadre mène cette campagne sur fonds propres avec la participation gracieuse des femmes.
« Avant, on nous donnait 5000 F CFA pour les campagnes, mais cette fois-ci, le Cadre a été clair. C’est une campagne sans accompagnement financier. Mais nous sommes très heureuses d’y participer », soutient Marcelline Compaoré, jeune étudiante. Juliette Kongo, traditionaliste et promotrice d’un musée de femme participe également à la campagne. A l’entendre, les femmes doivent rester mobilisées pour soutenir la lutte contre le terrorisme qui endeuille les familles. « Quand j’ai vu la campagne, je me suis tout de suite impliquée. Je n’hésite pas à publier sur Facebook et WhatsApp », dit-elle.
Plaidoyer et pression sur les décideurs
La campagne digitale sur la paix est une forme de plaidoyer et de pression selon Martine Yabré, pour attirer l’attention des plus hautes autorités sur la nécessité du respect des droits humains de certaines libertés. Il s’agit aussi d’interpeller chacun et tous sur sa responsabilité en ce qui concerne la contribution citoyenne pour un retour de la paix et de la cohésion.
« On ne prône pas la paix seulement, on doit créer les conditions pour réaliser la paix. D’où certains messages sur le visuel qui valent pour nous mais aussi pour les autorités », dit-elle. Plusieurs actions ont été menées sans communication par le Cadre qui prépare la prochaine édition de la session alternative sur la condition de la femme. A cela s’ajoute un dispositif de diffusion d’information et de collecte pour mener à bien les médiations. La femme ? Qui mieux pour toucher les cœurs ?
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La commission épiscopale – Justice et Paix – au Burkina apprécie l’initiative du Cadre. « C’est véritablement une bonne initiative, surtout venant d’une association féminine. A la CJP, nous croyons que la femme est la personne qui peut vraiment contribuer à ce que cette situation que nous vivons cesse », a commenté le chargé de projet à la Commission, Jean-Baptiste Yaméogo. A l’en croire, quand le message vient de la femme, il touche toujours les cœurs.
« Un message qui vient du fond du cœur d’une fille ou d’une femme, d’une mère, d’une épouse, cela peut vraiment toucher les cœurs et provoquer les changements », ajoute-t-il. En rappel, le CJP Burkina, dans le cadre du projet FasoVeil travaille sur la thématique de la paix, de la cohésion sociale et de la réconciliation. Des formations sont initiées au profit des femmes.
MoussoNews avec Studio Yafa