Après cinq étapes du Tour du Faso 2025, les Cyclistes burkinabè peinent toujours à décrocher une victoire. Malgré la volonté et la combativité des trois équipes burkinabè, les adversaires européens et Marocains semblent, pour le moment, hors de portée.
Cinq étapes. Cinq chances, pourtant, aucune victoire pour les cyclistes burkinabè au Tour du Faso 2024. Les visages fermés des cyclistes et certains supporters burkinabè le mardi 29 octobre 2024 à Banfora en disent long. Tous espéraient enfin une victoire d’étape. Ce ne serait pas cette fois.
A Banfora, plusieurs amoureux de la petite reine s’étaient rassemblés pour assister à cette arrivée dans la cité du Paysan noir. Plusieurs de leurs fils font partie des équipes nationales du Burkina Faso. Ce serait une fierté locale si l’un d’eux franchissait en premier la ligne d’arrivée.
Assemblés devant le siège de LONAB, tous écoutaient la narration du speaker Jeune premier, donnant les informations de la course. Puis, aux alentours de 10h00, il prend le micro pour annoncer l’arrivée. : « Est-ce enfin la première victoire burkinabè ? Qui sera le premier à franchir la ligne d’arrivée ? Je vois le maillot jaune, le Maroc… ».
A la grande déception, c’est bien le Marocain Mohcine El Kouraji qui a franchi la ligne les bras en l’air, suivi d’un autre Marocain. Encore raté. Le Burkinabè le mieux placé Moucaila Rawendé n’est que huitième. Un rang modeste, loin des attentes.
La force des adversaires
A Banfora, ils espéraient une victoire qui aurait fait plaisir à toute une ville dans cette 35e édition de cette cinquième étape longue de 85 km. Mais pour le moment, le Tour du Faso ne semble pas vouloir leur offrir ce triomphe.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, les Burkinabè étaient les maîtres du Tour du Faso. L’année dernière Paul Daumont, s’était imposé en vrai champion en remportant cinq des dix étapes de la compétition. Cette fois, Paul Daumont, convalescent est absent. Aujourd’hui, ce n’est plus la même histoire.
Daouda Soulama, originaire de la région, espérait remporter cette étape pour faire plaisir à ses supporters. Mais il n’a pu faire mieux qu’une 25ᵉ place. « Il faut reconnaître que les équipes présentes sont plus fortes que nous », lâche-t-il, visiblement agacé et le visage couvert de sueur.
Malgré cette contre-performance, ses proches de Banfora viennent l’encourager, le féliciter comme s’ils savent qu’il a tout donné. « On voulait tout donner avec nos coéquipiers. On a forcé jusqu’aux derniers kilomètres, mais ça n’a pas suffi », regrette Daouda Soulama. Lui et ses coéquipiers comme Souleymane Koné font face à la dure réalité : les Européens et les Marocains sont mieux préparés.
Le manque de préparation
« Nous avons tout fait pour qu’au moins un Burkinabè soit dans une échappée et qu’on puisse obtenir une victoire d’étape, que ce soit moi ou un autre coureur. Le peloton est resté groupé parce que les Marocains savaient qu’en restant groupés, ils pourraient s’imposer », explique Souleymane Koné. Il regrette surtout la mauvaise préparation des équipes burkinabè. « L’année dernière, nous avons eu une bonne sélection et une très bonne préparation. Cette année, ce n’est pas le cas », explique-t-il.
Malgré tout, les Burkinabè ne comptent rien lâcher. Pas encore. « On ne va pas abandonner. On va continuer à se battre comme ils l’ont fait aujourd’hui. On va poursuivre le combat », insiste Jérémie Ouédraogo entraîneur de l’équipe nationale du Burkina Faso. Jérémie Ouédraogo se considère en mission : « A force de persévérer, une occasion de gagner se présentera et nous allons la saisir », espère-t-il. Les Burkinabè visent à briller lors des cinq prochaines étapes de ce Tour.
De l’espoir malgré tout
Le directeur technique national de la Fédération burkinabè de cyclisme (FBC) reconnaît la force de frappe des adversaires, mieux préparés et en meilleure condition que les Burkinabè. Mais à mi-parcours, il fait un constat. Après un démarrage difficile, l’équipe burkinabè commence à retrouver son rythme, progressivement. « Nous commençons à remonter dans le classement. Il y a eu un sursaut d’orgueil chez les Burkinabè qui veulent désormais s’imposer », affirme-t-il avec optimisme.
Même si Bamassi Soulama, le meilleur Burkinabè, reste distancé par le maillot jaune, le plan est clair : jouer les écarts et remporter des victoires d’étapes.
Boukari Ouédraogo