A Bargo, un village de la commune de Saaba à la sortie Est de Ouagadougou, une bibliothèque communautaire fait la fierté des élèves et de leurs parents. L’initiative est d’un philanthrope et de son épouse, tous deux amoureux du livre. La bibliothèque appelée « Littérature sans frontière » offre aux lecteurs plus de 800 ouvrages, toutes catégories confondues. Découverte.

Ouverte en novembre 2022, la bibliothèque « littérature sans frontière » est une modeste maisonnette d’environ 9 m carréavec un petit hangar à l’extérieur. A l’intérieur, une étagère murale avec plusieurs rayons. Chaque rayon contient une catégorie d’ouvrages. Des romans, des annales, des livres, des documents scientifiques ou encore des journaux. On compte plus de 800 ouvrages , acquis pour la plupart sur fond propre.

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Rania Bancé est une élève de la classe de CM2. Passionnée de lecture, elle occupe ses temps libres à la bibliothèque communautaire « Littérature sans frontière ». Cela, depuis quelques mois. Elle y a découvert plusieurs livres et son niveau en lecture s’est nettement amélioré. « La bibliothèque m’apporte beaucoup. Je me suis améliorée en lecture et en dictée. Grâce à elle je suis une meilleure en lecture », reconnaît la jeune élève.

A notre arrivée ce jour, Rania était avec une dizaine d’autres élèves. Chacun studieux devant son document. Pauline Zoungrana quant à elle, fait la terminale. Elle fréquente la bibliothèque depuis peu mais la trouve intéressante. « Étant donné que je fais la terminale D2, il y a des documents scientifiques avec lesquels je m’exerce. Par exemple la physique chimie, SVT qui m’ont réellement permis de m’améliorer », explique Pauline.

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« Littérature sans frontière » est une bibliothèque communautaire qui se veut un cadre d’apprentissage de proximité pour les élèves avec un accès libre nous dit le prometteur Issaka Ouédraogo. « Il est important au regard de l’apport de la lecture dans le développement psychosocial des enfants, de les amener à s’intéresser aux livres parce que de plus en plus c’est le tout numérique », note le promoteur. Pour lui, la mise en place de la bibliothèque est sa contribution pour inciter les plus jeunes à découvrir le savoir caché dans les livres.

« Il faut se dire aussi que le livre coûte beaucoup et lorsque vous êtes dans des quartiers périphériques ici, l’accès aux livres est difficile. Ce, parce que tous les centres de lectures sont en centre-ville », poursuit Issaka Ouédraogo. Il ne faut pas grand-chose pour mettre de la lecture à disposition des plus jeunes.

Issaka Ouédraogo et son épouse se rappellent avoir commencé par disponibiliser leurs documents personnels. Par la suite, chaque mois ils mettaient un peu d’argent de côté spécialement pour payer les livres. Aussi, mensuellement, il se fait le devoir d’acheter deux ou trois livres pour enrichir la bibliothèque. Voyant le bien-fondé de l’initiative, des amis du couple et d’autres personnes font aussi des dons. 

Une compétition pour stimuler les jeunes lecteurs

Dans cette bourgade où il est difficile pour les élèves d’accéder à une bibliothèque, « Littérature sans frontière » se présente donc comme une aubaine. Ali Tiemtoré, parent d’élève ne cache pas sa fierté vis-à-vis de la ‘’maison du savoir’’. « Cette bibliothèque est la bienvenue dans le village de Bargo. Il y a plein d’écoles à côté où les enfants pourront venir lire et découvrir beaucoup de choses », se réjouit le parent d’élève. Par ailleurs, il appelle les bonnes volontés à soutenir le promoteur.

Pour encourager les élèves, le promoteur organise chaque mercredi une compétition de lecture et de dictée. D’autres stratégies sont en perspectives. Afin d’intéresser la fréquentation de la bibliothèque à plus d’élèves, il est prévu l’initiation à l’écriture de poème et de nouvelles. La bibliothèque est portée par l’association Littérature sans frontière dont le mandat est de contribuer au développement psychosocial de l’enfant à travers le livre.