Au Burkina Faso, les briques de terre crue appelées briques écologiques suscitent un regain d’intérêt dans le secteur du bâtiment. Selon les acteurs du domaine, elles sont mieux adaptées au climat local et participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Il est 11h à Kossodo, un quartier de la ville de Ouagadougou. L’ambiance dans l’entreprise Zi matériaux est studieuse. Telle dans une fourmilière, chaque agent est occupé à une tâche dans les différents blocs. Pendant que certains préparent la pâte de terre, d’autres s’occupent du moulage et du séchage. Le promoteur Zi Mahamadou passe en revue les différentes étapes de la fabrication des briques. Selon lui, ces briques contribuent à protéger l’environnement.
Il est convaincu que le recours aux matériaux écologiques permet de faire face au changement climatique. Notamment dans la diminution de l’empreinte carbone des bâtiments. « Les matériaux terre permettent à la végétation de se régénérer. Il n’y a pas d’impact négatif à la régénération de la végétation. Par conséquent, là où tu l’utilises tu peux toujours continuer à reboiser. Tu peux permettre à l’environnement de continuer à se régénérer parce que généralement dans le secteur des BTP, les matériaux créent un problème à l’environnement. Là ou ces gravats sont, rien ne pousse », regrette M. ZI.
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Pourtant dans le cadre des briques écologiques, tous les matériaux cassés sont repassés dans les broyeurs et réutilisés pour fabriquer d’autres briques. « Donc, il y a un recyclage permanent et il n’y a pas d’éléments néfastes qu’on utilise comme des sachets. Toutes ces actions permettent à l’environnement de se stabiliser », poursuit le promoteur. Les briques en terre crue constituent une innovation dans le domaine de l’architecture, ajoute Zi Mahamadou. Ce sont des briques plus résistantes grâce à l’utilisation de nouvelles technologies, poursuit-il.
Un peu plus loin de là, à Kamsongtenga, un autre quartier de la capitale, la maison de Hubert Batiébé Ndo se distingue par son architecture. Elle est entièrement construite avec des briques en terre crue. M. Ndo estime que ces briques valorisent les ressources locales. Mieux, elles sont plus adaptées au climat local et sont économiques.
« Il faut dire que quand on construit avec ce type de matériaux, on n’est pas obligé déjà d’appliquer de la peinture sur la maison, et qui parle de peinture parle en fait de préservation de l’environnement. D’un deuxième côté, construire en BTC on utilise cinq fois moins de ciment réel et de sable dans la construction parce que le mortier même qui est utilisé pour pouvoir superposer les briques et avoir en fait une structure solide est fait à 60% des terres qui ont été utilisées pour fabriquer la brique », explique-t-il.
En outre, il note que moins d’eau est utilisée parce que l’arrosage n’est pas fait à tout moment.
Un gain pour l’environnement
L’environnementaliste Emmanuelle Soalla rappelle que la dégradation de l’environnement se manifeste au Burkina Faso à travers notamment une intensification de la chaleur. Elle confirme que les constructions avec des briques en terre crue ou briques écologiques contribuent à faire face à ce défi.
« Nos grands-parents utilisaient ces briques et ils vivaient vraiment paisiblement. Vous voyez que le changement climatique, les effets du changement climatique même, est une réalité de nos jours. Vous voyez qu’il y a une chaleur vraiment intensive actuellement et c’est dû à la dégradation de l’environnement » remarque l’environnementaliste.
L’utilisation des matériaux locaux diminue l’importation des matériaux classiques en béton, et cela amoindrit un tant soit peu le coût de construction selon les architectes. Le prix unitaire des briques écologique varie en fonction de leur taille, entre 125f, 250f, 300f ou 600f CFA.