Ils sont certainement des milliers, voire des millions, ces jeunes Burkinabè qui apportent des solutions innovantes aux problématiques de leur société. Ils sont des lueurs d’espoir en l’avenir. Des raisons de croire que demain sera meilleur. Ce sont des sportifs, artistes, des entrepreneurs dans différents domaines, des créateurs, des fonctionnaires, des acteurs du secteur informel…et nous en oublions. Nous avons choisi cinq d’entre eux, susceptibles de faire bouger les lignes dans leurs domaines, en 2025.
Ousmane Camara : Les premiers galops rassurants d’un Etalon
C’est le 6 septembre 2024 que Ousmane Camara, 19 ans, se révèle aux yeux du grand public lors d’un match international face au Sénégal. Entré dans la deuxième partie de la rencontre, le joueur formé au Rahimo FC prend ses responsabilités et contribue à l’égalisation (1-1) face au Sénégal en délivrant un coup franc lointain à Ousseni Bouda. « Il a confirmé tout le bien que je pensais de lui au tournoi UFOA-B au Ghana. Je n’ai donc pas hésité à le convoquer. Et il a créé la surprise face au Sénégal », rappelle le sélectionneur des Etalons, Brama Traoré.
Mais ce jeune espoir du football burkinabè a marqué les esprits bien avant, au Ghana, lors du tournoi UFOA-B par sa puissance, ses qualités techniques et son sens du but. Il inscrit cinq buts pour permettre au Burkina Faso de remporter la compétition. Lors de la CAN U17 en Algérie, il se distingue en inscrivant un but face au Mali, son pays d’origine. Ces performances lui permettent de signer à Riga FC en Lettonie. « S’il garde sa forme et qu’il n’est pas blessé, il pourrait être un élément incontournable pour nous à la CAN au Maroc », espère Brama Traoré. Ses performances avec son club, le Riga FC, seront scrutées pour suivre son évolution tout au long de la saison.
Tigme Zanma, sortir de la vision traditionnelle de l’élevage
Atobine Ibrahim Pengenwende Nébié, mieux connu sous le nom de Tigme Zanma (TZ) incarne la nouvelle génération d’entrepreneurs audacieux et déterminés. Depuis 2016, ce communicateur de formation a su transformer une passion héritée de son père en un véritable modèle entrepreneurial dans l’élevage. À travers sa ferme et son activité de grillades, Tigme Zanma ne se contente pas de produire. Il transforme et distribue. Il donne aussi du travail à de nombreux jeunes. Ils sont sept au total à travailler sous lui.
Loin de s’arrêter là, il projette en 2025 de renforcer ses infrastructures, d’étendre ses installations et d’optimiser la distribution de ses produits. L’année s’annonce décisive pour ce jeune entrepreneur dont la vision dépasse largement les simples frontières de l’élevage traditionnel.
À travers les investissements qu’il compte faire cette année, TZ ambitionne de donner un nouvel élan à son entreprise. Il veut agrandir sa ferme et élargir son réseau de distribution. Son parcours est un mélange de passion, de persévérance et d’audace.
Nabalum, la conquête de la scène internationale en ligne de mire
Nabalum, étoile montante de la scène musicale burkinabè, incarne à la fois la richesse des traditions africaines et l’énergie contemporaine de la musique urbaine. Révélée en 2016 grâce à sa chanson « Myamê », elle a rapidement capté l’attention du public grâce à sa voix douce et mélodieuse, capable de naviguer entre les tonalités profondes de l’afro-soul et l’urbain.
En à peine 10 ans de carrière, la Meilleure artiste féminine au Kundé 2024 a déjà parcouru de grandes scènes africaines et européennes. Elle compte à ce jour un EP, un album, cinq singles, des musiques de films et plusieurs collaborations avec des artistes nationaux. L’année 2025 s’annonce déjà chargée pour Nabalum avec un album en préparation. « 2025 est une année de défis et je réserve une grosse surprise à mes fans » fait-elle savoir.
Véritable bête de scène en live, la « Black Queen » est également déterminée à faire briller son pays sur la scène internationale. « Dans les cinq années à venir, je voudrais conquérir la scène internationale et être un modèle pour les plus jeunes. Je travaillerai pour cela », promet-elle.
Djamila Diallo, la petite boule d’énergie qui éclaire sa communauté
Communicatrice, businesswoman, créatrice de contenu, présidente d’association, mannequin, actrice de cinéma… Tout cela à 25 ans. Djamila Diallo est une figure très suivie sur les réseaux sociaux depuis 2020. Cette petite boule d’énergie a clôturé l’année 2024 avec le trophée de Yennenga, un prix décerné par Canal+Burkina pour mettre en lumière les femmes qui impactent positivement leur communauté.
Titulaire d’une licence en Marketing gestion commerciale, Sciences de gestion, Communication digitale, la jeune fille est également entrepreneure. En 2024, elle a lancé deux boutiques: Farafina by Djami et House of Beauty by Djami. Des initiatives qui permettent de résorber un tant soit peu l’épineuse question du chômage dans la frange jeune.
Du business, mais aussi de l’humanitaire. La jeune fille a créé une association qui lutte contre les cancers de sein, du col de l’utérus. L’association qu’elle a dénommée AMIRA est un hommage à sa sœur du même nom, décédée des suites de cancer du sein. Son objectif est d’aider les personnes vivant avec le cancer à travers des sensibilisations, des formations et surtout, le soutien mental. Au-delà, Djamila Diallo avec son association, offre des formations et fait des dons aux centres de santé. En 2025, Djamila veut aller plus loin, être une part de solutions dans les défis de son pays et surtout être une source de motivation pour les milliers de jeunes filles qui la suivent et la prennent pour exemple.
Oumarou Compaoré, l’homme qui ose l’ananas au Sahel
Il a beaucoup fait parler de lui en 2024. Oumarou Compaoré, est l’un des pionniers de la culture de l’ananas au Burkina Faso. Ce jeune entrepreneur a décidé de se lancer dans la production locale d’ananas pour répondre à la demande du marché. Il s’est formé en utilisant les réseaux sociaux et en effectuant des voyages à l’étranger . Il s’appuie sur les connaissances de son grand-père, Ali Compaoré, qui avait commencé à produire de l’ananas au Burkina Faso dans les années 1960.
Propriétaire de la ferme Djoda à Matourkou, près de Bobo-Dioulasso, Oumarou a réussi à relever ce défi. Le jeune entrepreneur produit deux variétés d’ananas particulièrement rentables : la « Cayenne » et le « Pain de sucre » dont le rendement est estimé à 52 tonnes à l’hectare.
Oumarou force l’admiration. Très sollicité pour partager son savoir-faire, il a accompagné plusieurs jeunes et même des structures dans la mise en place de champs d’ananas. Le jeune entrepreneur ne s’arrête pas là. Il a écrit un livre intitulé « Mon guide pour tout savoir sur la culture de l’ananas au Burkina Faso ». Une œuvre pour faire la promotion de l’ananas, ce fruit entré dans les habitudes alimentaires des Burkinabè. Son expérience réussie sur l’ananas, souvent considéré comme l’apanage des pays côtiers, s’étendra certainement dans plusieurs zones du pays. C’est un jeune entrepreneur à suivre en 2025.
Studio Yafa