Pendant que les enseignants et les parents d’élèves sont dans l’angoisse, le ministère de l’éducation nationale de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENA) affirme prendre des dispositions pour assurer la sécurité des acteurs lors de l’émission Ya’Débat. Réussir la rentrée scolaire 2019 dans un contexte d’insécurité lié au terrorisme au Burkina Faso est un défi pour l’ensemble des acteurs du système éducatif selon Adama Bologo directeur de cabinet du MENA.
« A l’heure où je vous parle, nous n’avons même pas terminé la rentrée scolaire précédente pour ceux qui sont dans les classes intermédiaires (…) ils n’ont pas de résultats. Je ne sais pas dans quelles conditions, on peut reprendre ». C’est le constat de Francis Dabiré, proviseur au Lycée départemental de Markoye (région du Sahel) sur le plateau de l’émission Ya’Débat du Studio Yafa.
Les enseignants de l’établissement qu’il dirige n’ont pu terminer les programmes scolaires à cause de la situation sécuritaire au nord du Burkina. Francis Dabiré s’interroge sur la manière dont ces élèves qui n’ont pas achevé les cours de l’année scolaire écoulée vont les reprendre.
Pour ces élèves qui n’ont pas de résultats, le directeur de cabinet du ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENA) Adama Bologo assure que des dispositions sont en train d’être prises dans ce sens. « Sur le plan pédagogique, nous avons une équipe qui est en train de travailler sur des programmes à minima», souligne t-il. Il rappelle que le MENA avait instauré un mois et demi de cours supplémentaires pour les élèves en classes d’examens.
Sécuriser les acteurs
Cette mesure permettra d’enseigner « l’essentiel » selon le représentant du MENA. Il ne s’agit pas seulement de faire face à la situation sécuritaire dans certaines zones mais aussi de prévenir les perturbations qui peuvent subvenir pendant l’année scolaire. Pour Zoenabo Roamba, parente d’élève, il est mieux d’avoir un « programme à minima» afin que les élèves ne chôment pas pendant toute l’année. Elle souhaite que les conditions soient réunies pour la réalisation de ce programme en mettant l’accent sur la sécurité des acteurs.
Environs 300 mille personnes ont dû quitter les zones en proie au terrorisme. « Nous sommes en train de réfléchir pour faire en sorte que dans le cadre du déplacement des populations, on puisse prendre en compte les élèves déplacés internes, c’est-à-dire, voir comment les accueillir dans les zones de concentrations », assure Adama Bologo. La prise en compte des parents et des enseignants dans ces nouvelles dispositifs est impératif, reconnaissent les intervenants.
Cette année, la rentrée scolaire pédagogique prévue pour le mardi 1er octobre 2019 aura lieu sur le thème « Une meilleure gestion du personnel de l’éducation et de la formation dans un contexte de crise sécuritaire, économique et sociale gage d’un système éducatif résilient et performant ».
L’émission Ya’Débat consacrée à la rentrée scolaire a été diffusée sur l’ensemble des radios partenaires du Studio Yafa entre le samedi 28 et le dimanche 29 septembre 2019.