Depuis près de trois mois, le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) observe un « mouvement d’humeur » pour revendiquer de meilleures conditions de travail à travers le passage des médias publics à sociétés d’Etat. Pendant ce temps, les téléspectateurs burkinabè, les auditeurs et lecteurs attendent une sortie de crise pour retrouver leurs programmes.
« J’avais pour habitude de suivre la télé à partir de 20 heures pour suivre le journal après, c’était le magazine des sports que je suivais. J’ai remarqué qu’il n’y a plus ça. Pour moi, c’est comme si je ne suivais plus la télé puisque ce sont mes heures libres », raconte Abdramane Kinda. Il s’agit là de l’une des conséquences de la crise qui secoue les médias publics du Burkina. Face au bras de fer entre le gouvernement et les syndicats, il souhaite un consensus. Le jeune homme soutient que les médias étrangers sont les principaux bénéficiaires de ce bras de fer.
Abdoulaye Sawadogo, affirme qu’il ne savait pas que l’absence de certaines émissions à la télé était due à un « mouvement d’humeur » des agents des médias. « C’est vrai que par moment, j’essaie de suivre la télévision d’état et les télés privées pour faire une confrontation pour essayer d’en faire un tri », explique Abdoulaye Sawadogo. Il dit s’être orienté essentiellement vers les médias privés depuis quelques temps.
« Travailler à mettre la RTB sur les rails »
Le directeur de la télévision nationale du Burkina Evariste Combary reconnaît que le bras de fer entre le syndicat et le gouvernement a un impact sur la réception des programmes de la télévision nationale par le public. Certains agents ont émis le souhait de reprendre le travail, souligne Evariste Combary. Ce qui a permis le retour du journal de 20 heures ainsi que certaines retransmissions en direct. « Ceux qui font la grève et ceux qui ne la font pas ont le même objectif, c’est le bon fonctionnement de la télévision nationale du Burkina Faso », a indiqué Evariste Combary. Il reconnaît qu’il y a des difficultés et que tout est en train d’entrer dans l’ordre. « On a un seul objectif, c’est de travailler à mettre la RTB sur les rails parce qu’on a baissé au niveau de l’information », reconnait Combary.
Le Synatic affirme avoir transmis des propositions au gouvernement pour une sortie de crise depuis le 15 octobre 2019. Ils n’attendent désormais que la réponse du gouvernement pour reprendre le rythme habituel. « La situation n’est plus entre nos mains », selon Ibrahim Diallo, point focal du SYNATIC à la radio nationale. Selon lui, l’ouverture prochaine des négociations pourrait mettre fin à ce « mouvement d’humeur » qui est, pour le SYNATIC, le simple respect des horaires de travail des fonctionnaires.