Au réveil le lundi 21 octobre 2019, certains Burkinabè ont appris l’augmentation du prix de l’essence et du gasoil. Cette décision inattendue tombe à une mauvaise période pour certains citoyens.
Les Burkinabè devront, désormais, payer plus cher le carburant à la pompe. Dans la matinée du lundi 21 octobre 2019, Adama Tiendrébéogo ne s’attendait pas à ajouter environs 15 francs CFA de plus pour ravitailler son véhicule en carburant. C’est avec un grand étonnement, dit-il, qu’il a constaté cette augmentation. L’annonce a été faite par un décret signé conjointement par le ministère du commerce, de l’industrie et de l’artisanat et celui de l’économie, des finances et du développement le 20 octobre 2019.
Le litre de l’essence Super 91 qui était de 657 FCFA passe à 670 FCFA soit une hausse de 13 FCFA. Le litre du Gasoil vendu auparavant à 571 FCFA passe à 580 F CFA soit une hausse de 9 FCFA. D’une voix irritée, il s’indigne, de cette décision : « il n’y a pas d’information, il n’y a pas eu de concertation. C’est une information qui tombe comme ça. Ce n’est pas intéressant. Celui qui vit au Burkina Faso sait que c’est dur ».
« Il faut diminuer les taxes »
Adama Tiendrébéogo fait référence au contexte socio-économique marqué par la multiplication des taxes pour regretter cette augmentation du prix des hydrocarbures au Burkina Faso. « On pouvait trouver autre chose. Il y a trop de taxes. Il faut des taxes de 10 mille francs CFA pour certains véhicules. Au moins, il faut diminuer les taxes mais on ne fait qu’augmenter », ajoute Adama Tiendrébéogo. Il explique également qu’avec la rentrée scolaire, les parents d’élèves ont dû supporter beaucoup de dépense.
Tout comme son patron, Vincent Simporé, apprenti chauffeur, se dit abattu par cette augmentation. L’activité qu’ils mènent nécessite une grande consommation du carburant. « C’est difficile à supporter parce que nous faisons de longues distances. On devait plutôt diminuer le prix de l’essence. Quand tu travailles beaucoup avec le carburant, c’est là que tu comprends l’importance de cette augmentation », assure Simporé.
Cette augmentation du prix du carburant n’a pourtant pas surpris Marcelin Ouédraogo qui a pour habitude de voyager dans les pays de la sous-région. Il s’attendait, selon ses explications, à une augmentation aussi au Burkina Faso. Il avait déjà constaté une augmentation du prix des hydrocarbures après la fermeture des frontières nigérianes avec le Bénin et le Niger. Cette-ci a eu pour conséquence la flambée des prix de certains produits de première nécessité dont le carburant. « Je n’ai pas été surpris parce qu’étant à Lomé, on a vu ce qui se passait là-bas. Voilà pourquoi je n’ai pas été surpris », avoue-t-il. L’augmentation du prix des hydrocarbures au Burkina Faso varie d’une ville à une autre. L’essence coûte, par exemple 701 francs CFA à Gorom Gorom et 700 francs CFA à Arly contre 610 francs CFA et 611 francs CFA pour le Gasoil. En novembre 2018, la société nationale des hydrocarbures (SONABHY) avait expliqué cette variation des prix d’une localité à une autre par les frais supplémentaires liés au transport du carburant.