Les jeunes bronziers de la ville de Ouagadougou essaient de trouver des moyens pour écouler leurs produits. Leur secteur est affecté par l’insécurité qui empêche les touristes de visiter le Burkina Faso.
Le jeune bronzier Noufou Cissé termine la confection d’un objet d’art fait de bronze. A l’aide d’une scie, Noufou polit sa création pour la rendre le plus lisse possible. Voilà déjà une quinzaine d’années que ce jeune homme exerce ce métier mais depuis quelques temps, il fait face à une mévente. « Quand je fais un peu la comparaison quelques années avant et puis maintenant, le chiffre d’affaire a beaucoup baissé », explique-t-il, le regard perdu.
Aucun client en effet, dans la longue allée de ‘’ la vitrine du bronze ‘’, ce lieu qui accueille les bronziers de la ville. Sous les arbres, certains bronziers conversent et se taquinent tandis que d’autres semblent préoccupés. « Avant il y avait des touristes qui venaient mais maintenant, ils ne viennent plus. Souvent quand on réfléchit on se dit que s’il y avait une autre chose à faire on allait faire mais présentement il n’y a rien », se désole Faiçal Koanda.
Face à cette difficulté, ces bronziers se sont réunis en association depuis plusieurs années. De cette organisation est née l’idée de collaborer à distance avec les clients européens. Une autre solution, désormais, ils se tournent vers le marché local. Pour le président Ahmado Ouédraogo, « Les Burkinabè commencent vraiment à venir parce qu’avant, ils pensaient que ce que nous faisons, c’était que pour les blancs et que c’était cher. Mais maintenant ils se rendent compte qu’il y a des prix de 5 000, de 10 000, de 15 000 F CFA… ».
Au-delà, ces bronziers interpellent les autorités burkinabè à plus d’implication dans la promotion de l’art local. En 2016, les secteurs hôteliers, de la restauration et du voyage ont perdu près de 900 millions de F cfa à cause de l’insécurité selon une étude de l’Observatoire national du tourisme.