A Léo dans la province de la Sissili, l’igname se retrouve dans tous les plats. Ce tubercule est réputée être l’aliment favori des ‘’léolais’’ et la ville, reconnue deuxième productrice de tubercules au Burkina.
Ibrahim Nébié, natif de Léo ne peut pas faire une semaine sans déguster son plat d’igname. ‘’ J’adore l’igname. Surtout lorsqu’on le transforme en foutou ou en dèguê’’, raconte le jeune Ibrahim. Assis dans un restaurant il attend sa commande de foutou, accompagné de sauce pâte d’arachide. L’igname est largement consommé à Léo. En famille, comme dans les restaurants ce féculent est décliné dans tous ces états. La production et la vente de l’igname, sont les principales activités des hommes et des femmes de cette ville du Burkina.
Dans un souci de promotion de cet aliment tant apprécié selon Aminata Yago/Napon, les femmes se sont lancées depuis quelques années, dans la transformation pour diversifier les mets.
Dans un souci de promotion de cet aliment tant apprécié selon Aminata Yago/Napon, les femmes se sont lancées depuis quelques années, dans la transformation pour diversifier les mets.
On retrouve ainsi sur le marché, des biscuits d’igname, du zom-kom (boisson), galettes, gonré (boulettes d’igname) ou encore du dèguê, (grumeaux d’igname au lait), les femmes de Léo excellent dans la transformation de ce féculent. ‘’ Cela fait 15 ans que nous transformons notre igname pour diversifier la consommation’’ affirme Yago/Napon Aminata. Les femmes de la ville sont parties du constat de la difficulté de conservation du tubercule. ‘’ Souvent après la récolte, l’igname reste et ça se gâte. Nous avons donc pensé à comment transformer après la période pour conserver pendant toute l’année, en tout cas, jusqu’à la prochaine récolte. Le résultat aujourd’hui est bien satisfaisant’’ fait-elle savoir. Les mets favoris faits à base d’igname de Mme Yago sont le dégûé et le zomkom.
La concurrence de l’igname du Ghana
Le commerce de l’igname est confronté à la concurrence. Le pays voisin – le Ghana- est aussi un grand producteur. Même si les deux pays ne récoltent pas à la même période, les consommateurs et les restauratrices ne cachent pas leurs préférences. ‘’ L’igname ghanéen est beaucoup aimé par les consommateurs mais on ne peut pas faire beaucoup de mets avec’’ indique Clémence Zongo, revendeuse. L’igname ghanéen, selon la restauratrice Fatou Zongo est très bénéfique en termes de rendement plus que celui du Burkina. ‘’ Nous faisons du foutou avec essentiellement l’igname du Ghana. Elle est très blanche et un peu plus sucrée’’ dit-elle. La province – Sissili- a réalisé une performance record d’environ 40 mille tonnes de tubercules en 2018 soit 25 850 tonnes de patate, 8 900 tonnes d’igname et 5 600 tonnes de manioc, selon le ministère de l’Agriculture.