Des jeunes de Tchériba, localité située à 138 km de Ouagadougou, abandonnent l’activité de la poterie. Les clients deviennent rares. Mais, la relève innove pour maintenir l’activité.
Installée dans une maisonnette qui sert d’atelier, Sata Sangaré malaxe un tas d’argile mouillé. La matière est progressivement modelée avec souplesse et patience par la jeune dame. « Je suis en train fabriquer une assiette en forme de feuille. C’est un ustensile qu’on peut utiliser dans la cuisine et comme ornement. Comme c’est de la terre, on ne force pas il faut le faire avec délicatesse, sinon ça ne va pas être joli », explique Sata Sangaré. Elle laisse de temps en temps sécher avant de reprendre la matière.
Après avoir malaxé la patte d’argile pendant plusieurs minutes, Sata la transforme progressivement en une assiette qui prend la forme d’une feuille. La clientèle est devenue rare et exigeante. Pour reconquérir les clients, les potières de Tchériba inventent de nouvelles figures. Elles sont aussi plus rigoureuses dans la décoration. « Nous imaginons et nous essayons de faire des modèles différents pour ne pas décourager les clients», raconte Zeia, également potière à Tchériba.
Malgré tout, les mêmes difficultés demeurent affirme, abattue, Mariam Go : « souvent tu viens t’asseoir pendant deux jours ou 3 jour, voir une semaine tu n’as même pas 5 francs. Pourtant, tu dois manger, tu penses à la scolarité de tes enfants, c’est difficile». Les jeunes découragés, abandonnement cette activité ancrée pourtant dans la culture et la tradition à Tchériba. Le contexte sécuritaire n’arrange pas la situation puisque les touristes ne voyagent plus au Burkina Faso. Les potières souhaitent la mise en place d’un mécanisme pour faciliter les exportations de leurs produits.