Les déplacés internes du quartier Panzani de la ville de Ouagadougou, vivent en parfaite communion avec les populations résidentes. Au nombre de 600, ces personnes ont fui l’insécurité dans la région du Sahel depuis le mois de juin 2019. Malgré la solidarité des résidents, ces déplacés vivent dans de difficiles conditions.
A Panzani, un quartier périphérique situé au nord de la ville de Ouagadougou, une famille a élu domicile dans un poulailler. Issiaka Sawadogo, la soixantaine, y vit depuis six mois avec sa mère, ses trois épouses et ses enfants ; au total, 35 personnes. Déplacée interne, cette famille a bénéficié de cet abri, grâce à la générosité d’un habitant du quartier.
« Ici, c’était un poulailler mais Ladji Mouni a monté les mûrs pour nous permettre de dormir. Vous voyez les grillages, c’était là que dormaient les poulets. Mes femmes, mes belles filles et la mère dorment dans la maison à côté et mes enfants et moi dormons dans ce poulailler », déplore Issiaka Sawadogo.
A l’intérieur de cet abri de fortune, des barriques usées, des motos en piteux état, des vêtements en lambeau, le tout dans une atmosphère de dortoir de volailles. Mais c’est ici qu’une vingtaine de personnes passent leurs nuits et comme seule protection, des grillages recouverts d’une bâche bleu déchiré. Ils sont pourtant bien heureux. Il y a six mois, tout ce beau monde dormait à la belle étoile selon Issiaka : « ce n’est pas parce que Ladji Mouni est riche qu’il nous a accueillis mais c’est part bonté d’âme. Toute personne que nous rencontrons manifeste de la pitié à notre endroit ».
Une maison offerte à une famille
A quelques pas de là, Salamata Kadiogo ainsi que plusieurs autres femmes d’un âge avancé rassemblent du sable et des graviers. En majorité des déplacées internes, elles mènent cette activité en collaboration avec les résidentes pour subvenir à leurs besoins.
« C’est l’activité la plus facile à faire. On ne peut pas avoir un autre travail. Les femmes les plus jeunes se promènent pour laver les habits dans les ménages mais nous, nous sommes vieilles. Un chargement de tricycle coûte entre 3000 et 4000 F CFA. Ça nous permet d’acheter des légumes mais aussi de faire plaisir à nos enfants », explique Salamata.
A Panzani, la solidarité est le maître mot entre populations résidentes et déplacés internes. L’idée, selon les habitants : leur permettre d’oublier les souffrances endurées dans leurs localités d’origines. Le commerçant Idrissa Béré a offert un toit à une famille de dix personnes.
« Je ne les connaissais pas mais c’est par solidarité avec mon prochain. La maison n’était pas totalement achevée ni occupée mais quand on m’a parlé de leur situation, je leur ai proposé de venir habiter ici », avoue Idrissa.
Le Burkina Faso compte plus de 600 000 déplacés internes depuis novembre 2019. Des déplacés qui sont repartis sur tout le territoire national. A travers des dons de vivres, de vêtements et bien d’autres choses, le gouvernement ainsi que plusieurs organisations de la société civile apportent leur soutien à ces personnes.